Vatican : Quand le Pape François dérange
Depuis son accession à la tête de l’église catholique, le 13 mars 2013, le pape François s’atèle à faire le ménage dans le gouvernement de son église. L’Institut pour les œuvres de religion (IOR), mieux connu comme la banque du Vatican, n’y échappe pas.
Les réformes entreprises par le Pape François quelques jours après son élection ont consisté à mettre en place des commissions et des conseils pour passer au peigne fin les finances et les affaires de l’Église. Cachant à peine sa méfiance vis-à-vis des institutions catholiques, le Pape François s’attache alors les services de firmes comptables extérieures à l’église et à des laïcs.
L’Institut pour les œuvres de religion (IOR) ou encore la banque du Vatican qui pour des spécialistes du monde de la finance fonctionne comme une institution extraterritoriale pour ses clients, est également, selon leurs analyses, d’autant plus opaque que secrète et a longtemps été soupçonnée d’être une machine à laver de l’argent sale.
Si Benoît XVI a eu le mérite de vouloir la reformer, François lui sera plus pragmatique en entreprenant des réformes qui ont abouti à la fermeture de 4 935 comptes entre juin 2013 et décembre 2015, soit le quart de tous les comptes de la banque.
Selon Radio-Canada, le Pape François aurait même menacé de fermer la banque sous prétexte que « Saint-Pierre n’avait pas de compte en banque ».
Le juge italien antimafia Nicola Gratteri qui associe la banque du Vatican au blanchiment d’argent du crime organisé dans son pays, décrit le Pape François en ces termes : « Ce n’est pas un pape conventionnel, mais un révolutionnaire » avant de conclure : « Je vois un danger pour lui », laisse tomber le juge Gratteri.
Nombreux sont les cardinaux qui voient d’un mauvais œil ces réformes du Pape François du fait de leurs privilèges qui pourraient leur être arrachés et des nombreux scandales de tout genre, mais, surtout financiers, qui pourraient être révélés au grand jour.
Au nombre des scandales déjà connus, le denier de Saint-Pierre qui est une quête organisée chaque année dans toutes les églises catholiques du monde et destiné en principe à servir aux œuvres caritatives du Pape.
En 2012, ce sont près de 80 millions de dollars qui ont été récoltés.
Le pape François est tombé des nues après avoir découvert par les soins de ses experts que 67 % de cette somme avait été utilisés pour renflouer les coffres du gouvernement de l’Église tandis que moins de 20 % des fonds ont véritablement profité aux nécessiteux du monde.
Les experts mandatés par le Pape se plaignent constamment des obstructions faites en leur encontre par les cardinaux et les plus proches collaborateurs du souverain Pontif dans l’accès des documents confidentiels utiles à la bonne conduite de leurs travaux, ce qui en dit vraiment long sur ce qui convient d’appeler la « mafia du Vatican ».
Le journaliste italien, Gianluigi Nuzzi a, pour sa part, indiqué que la mission du Pape François est d’autant plus rude qu’il lui faut combattre « chaque jour des gens qui sont habitués à travailler non pas pour les intérêts de l’Église ni de l’Évangile, mais pour leurs propres intérêts. »
Kouamé L.Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : Radio Canada
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