Roch Kaboré : « Chaque jour, nous devons nous battre, chacun à son poste »
Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est adressé à la nation à l’occasion du 11-Décembre 2016, ce 10 décembre 2016. Les derniers remous sur le plan social et politique, le Programme national de développement économique et social (PNDES), la sécurité et la justice ont été abordés par le Chef de l’Etat.
Bagarre politique
L’actualité politique récente a été marquée par des violences à l’arrondissement 8 de Ouagadougou. Une occasion pour Roch Kaboré de rappeler que « la démocratie n’est nulle part acquise une fois pour toute » et de « dénoncer et condamner » ces violences. « Toutes ces pratiques sont aux antipodes des exigences de la démocratie et seront désormais combattues comme telles et leurs auteurs punis conformément à la rigueur de la loi », a tranché le Chef de l’Etat.
Grèves azimuts
Il a aussi parlé des grèves qui pullulent chaque jour au Burkina. Déplorant que nombre de Burkinabè « ne reconnaissent que des droits, dont ils doivent jouir et n’entendent pas se plier aux devoirs qui sont les leurs dans le cadre de l’Etat de droit », le locataire de Kossyam a cependant réaffirmé sa « disponibilité et celle du gouvernement au dialogue et à la concertation avec tous les partenaires sociaux, sans démagogie, sans excès ni faiblesse dans le respect mutuel ».
PNDES
Le chef suprême des armées a aussi effleuré la sécurité. Il a rappelé, si besoin en était, que la menace terroriste demeure toujours une réalité et qu’il est nécessaire que les Burkinabè restent sur leurs aguets.
Cela dit, Roch Kaboré est revenu sur le « franc succès » remporté par le PNDES à Paris. Il a indiqué que ses ambitions c’est d’atteindre et dépasser les objectifs de recouvrement des ressources internes, mobiliser effectivement les promesses de financement, améliorer la capacité d’absorption des ressources, « produire et consommer burkinabè, combattre la corruption et toutes nos attitudes contraires au développement harmonieux de notre pays ».
Pour cela, il a appelé les Burkinabè à se mettre au travail, en mettant en avant l’intégrité et l’amour de la patrie. «Le Burkina Faso est un pays de défis. Chaque jour, nous devons nous battre, chacun à son poste de travail pour mériter de la nation et offrir constamment à nos populations des raisons d’espérer», a déclaré le président du Faso.
Justice
Mais il n’a pas oublié la question de la justice. Le premier magistrat du Burkina a donc, une fois de plus, lancé un appel à l’appareil judiciaire : « La nécessité de vider tous les dossiers pendants est devenue une exigence de crédibilité au regard des attentes du peuple burkinabè en matière de vérité et de justice ». Et en cela, il espère que les procès annoncés par la justice militaire en fin d’année constitueront un déclic.
Le Président du Faso a terminé à lançant un clin d’œil aux Burkinabè de la diaspora. Il les a exhortés à s’impliquer dans le développement du pays, leur assurant son soutien « personnel ».
Synthèse de Abdou ZOURE
Burkina24
L’intégralité du discours du Chef de l’Etat
Peuple du Burkina Faso
Demain 11 décembre 2016, nous commémorerons le 56ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale.
En cette heureuse circonstance, je tiens à rendre hommage à notre vaillant Peuple, à tous les combattants de la liberté ainsi qu’à tous mes devanciers à la tête de l’Etat pour les acquis engrangés dans la quête commune de l’unité nationale, de la paix et de la prospérité.
Je salue la mémoire des disparus, des martyrs et des héros nationaux, tombés sur le champ d’honneur pour défendre la patrie, ainsi que celle de la barbarie du terrorisme aveugle.
Au moment où la Nation s’est donnée rendez-vous à Kaya, dans la région du Centre Nord, pour la fête de l’Indépendance, mes pensées vont aux actrices et acteurs du monde rural, ces paysannes et paysans infatigables qui font notre fierté, pour le travail abattu durant la campagne agricole et dont les récoltes annoncées sont prometteuses.
Vaillant Peuple du Burkina Faso
C’est sous le thème : « Démocratie, Défis sécuritaires et Progrès économique et social » que se tient le 56ème anniversaire de l’indépendance de notre pays.
La pertinence de ce thème, dans le contexte international et national qui est le nôtre se passe de commentaires.
Mais vous me permettrez néanmoins de faire quelques remarques.
Tout en nous félicitant des acquis démocratiques de notre Peuple, au sortir des élections présidentielle, législatives et municipales des 29 novembre 2015 et 22 mai 2016, nous devons nous convaincre que la démocratie n’est nulle part acquise une fois pour toute. Elle est toujours perfectible et nous interpelle sur la nécessité de développer la culture démocratique, dans le respect de la loi et des opinions plurielles qui traversent notre société.
C’est le lieu pour moi de dénoncer et de condamner les violences inutiles perpétrées çà et là, la défiance vis-à-vis de la loi, ainsi que le manque de tolérance. Toutes ces pratiques sont aux antipodes des exigences de la démocratie et seront désormais combattues comme telles, et leurs auteurs punis conformément à la rigueur de la loi.
Il est également à déplorer le fait que nombre de nos compatriotes ne reconnaissent que des droits dont ils doivent jouir et n’entendent pas se plier aux devoirs qui sont les leurs dans le cadre de l’Etat de droit.
Ces comportements attentatoires à la loi et aux règlements ainsi qu’aux droits et libertés des autres annihilent nos efforts de consolidation de la paix et de la démocratie, afin de prendre à bras le corps les tâches de développement économique, social et culturel de notre pays.
Je réaffirme ici ma disponibilité et celle du Gouvernement au dialogue et à la concertation avec tous les partenaires sociaux, sans démagogie, sans excès ni faiblesse et dans le respect mutuel. Je les invite à s’inscrire dans cette dynamique pour préserver la paix qui reste un de nos biens les plus précieux.
Tout le reste viendra, si les fils et filles du Burkina Faso se remettent au travail et que tous les acteurs acceptent qu’il est possible et préférable de préserver la cohésion sociale envers et contre tout.
Peuple du Burkina Faso
Chers Compatriotes
Au plan sécuritaire national et sous régional, la vigilance de chaque instant est de mise. J’ai déjà indiqué, à l’occasion des évènements tragiques du 16 janvier 2016 au Cappuccino et au Splendid hôtel et que nous devons vivre désormais en ayant à l’esprit que la menace terroriste est une réalité contre laquelle nous devons continuer à nous battre.
C’est pourquoi, j’invite les populations à coopérer étroitement avec les Forces de défense et de sécurité. Cette nécessaire collaboration est la condition du succès pour relever le défi de la sécurité partout et pour tous.
Permettez-moi de saisir à nouveau cette opportunité pour saluer nos Forces de défense et de sécurité qui assurent avec beaucoup de détermination, d’abnégation et de satisfaction la lutte pour la défense de l’intégrité du territoire, la protection des institutions républicaines et la lutte contre le terrorisme.
Je voudrais les inviter à redoubler de vigilance pour nous permettre de maintenir le pays dans la sérénité.
Toute paix est oublieuse, a-t-on coutume de dire, mais toutes les attaques terroristes sur le sol national et le long de nos frontières sont illustratives de la nécessité de ne pas relâcher la vigilance dans tous les points de contrôle ainsi que dans nos villes et campagnes.
C’est le lieu pour moi de saluer l’excellence de la coopération en matière de sécurité avec les Etats voisins. Nous devons renforcer cette coopération, mutualiser nos moyens et coordonner nos renseignements, dans l’intérêt supérieur de nos populations et pour continuer à bénéficier de la stabilité et de la paix dans la sous-région Ouest africaine.
Peuple du Burkina Faso
Chères concitoyennes
Chers concitoyens
Comme vous le savez, il y a deux jours que les lampions se sont éteints à Paris, sur les travaux de la Conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du PNDES 2016-2020.
Ce fut un franc succès qui ouvre de réelles et prometteuses opportunités de gagner le combat de l’emploi pour les jeunes, l’autonomisation des femmes et la croissance économique au bénéfice de tous.
S’agissant de l’emploi des jeunes, les efforts déjà accomplis seront renforcés et consolidés par de nouvelles perspectives leur permettant de bénéficier de l’appui financier des institutions bancaires et de crédits pour le financement de leurs projets.
De même des réformes structurelles seront opérées au niveau de l’enseignement pour privilégier l’enseignement technique et professionnel ainsi que la formation scientifique afin de répondre aux besoins du marché du travail et contribuer efficacement au développement du Burkina Faso.
Alors que nos partenaires font confiance à la capacité de notre Peuple à faire face à l’adversité pour réaliser une croissance durable, il faut que chaque Burkinabè se sente interpellé pour apporter sa pierre à la construction nationale.
Nous devons porter au plus haut les valeurs qui font la dignité des Burkinabè, à savoir, le travail, l’intégrité et l’amour de la Patrie.
Ce sont ces valeurs cardinales qui doivent guider nos faits et gestes quotidiens, pour faire de chacune et de chacun de nous, des dignes filles et fils de la Nation, porteurs du changement et comptables de notre réussite collective.
Il nous faut donc atteindre et dépasser nos objectifs de recouvrement, mobiliser effectivement les promesses de ressources de nos partenaires, améliorer notre capacité d’absorption des ressources et la qualité de la dépense publique, produire et consommer burkinabè, combattre la corruption et toutes nos attitudes contraires au développement harmonieux de notre pays.
C’est le lieu pour moi de réitérer ma gratitude à la communauté des amis et partenaires techniques et financiers du Burkina Faso pour leur engagement au profit du financement du PNDES et du développement intégral de notre pays.
Chers compatriotes
Le Burkina Faso est un pays de défis. Chaque jour, nous devons nous battre, chacun à son poste de travail, pour mériter de la Nation et offrir constamment à nos populations des raisons d’espérer à l’amélioration de leurs conditions.
Il apparait impérieux de nous comporter de façon à consolider l’unité nationale.
Dans un pays comme le nôtre, le sentiment d’appartenir tous à une seule et même Nation est essentiel pour la cohésion sociale.
Notre vigilance doit être permanente pour éviter tout propos, geste ou acte qui pourrait mettre à mal cette chance que nous avons.
Nos différences aux plans politique, culturel, religieux ou autres sont autant de sources de complémentarités et de richesses qui doivent nous permettre de construire la nation de nos ambitions partagées.
Peuple du Burkina Faso
La fête de l’Indépendance de notre pays intervient à un moment où nous sommes interpellés sur tous les fronts, au plan national, sous-régional, africain et mondial pour apporter notre contribution à la sécurité et à la satisfaction des aspirations de nos populations.
Le Gouvernement mettra tout en œuvre pour être à la hauteur de ses responsabilités, en recherchant les solutions appropriées aux préoccupations des Burkinabè.
Je tiens à saluer ici l’action de l’Assemblée nationale par le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale ainsi que toutes les Institutions de Contrôle, dont les activités concourent à renforcer la nécessaire culture de la redevabilité dans la gestion des affaires publiques.
C’est le lieu de rappeler notre engagement en faveur de la vérité, de la justice et de la réconciliation pour bâtir une nation forte, unie et prospère.
La nécessité de vider tous les dossiers pendants est devenue une exigence de crédibilité au regard des attentes du peuple burkinabè en matière de vérité et de justice.
Les procès annoncés par la justice militaire pour se tenir avant la fin de cette année augurent, nous l’espérons, du dénouement rapide de tous les autres dossiers en cours d’instruction et qui préoccupent l’opinion.
Vider convenablement ces dossiers serait le point de départ d’une vraie réconciliation attendue par toute la communauté nationale.
Je tiens ici à saluer les Burkinabè de l’extérieur et les invite à s’engager pleinement dans l’œuvre de construction nationale.
Je veillerai personnellement à ce que le Gouvernement les associe à tous les efforts de développement du pays.
La fête nationale du 11 décembre me donne l’occasion de saluer tous les travailleurs des secteurs publics et privés, les autorités coutumières et religieuses, les élèves et étudiants, tous les Burkinabè ainsi que les membres des communautés étrangères vivant dans notre pays.
Je n’ai aucun doute que tous nos efforts seront couronnés de succès.
Bonne et heureuse fête nationale
Je vous remercie
Roch Marc Christian KABORE
Président du Faso
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