Burkina : Quatre OSC disent « non aux atteintes aux libertés » de Naïm Touré et Ali Compaoré
Dans cette déclaration, quatre Organisations de la société civile s’insurgent contre ce qu’elles considèrent comme des « atteintes aux libertés » de l’activiste Naïm Touré et du journaliste Ali Compaoré.
Le peuple Burkinabè en prenant en main son destin les 30 et 31 octobre 2014 pour s’opposer radicalement à la modification de l’article 37 s’était aussi insurgé contre toutes formes de mal gouvernance, de déni de la démocratie et surtout de restriction des libertés démocratiques. Le peuple, comme un seul homme s’était engagé résolument à l’avènement d’un Burkina Faso nouveau, débarrassé de l’usage de la menace, de l’intimidation, de la force et de l’usage abusif du pouvoir pour comprimer les libertés individuelles et collectives consacrées par la constitution.
Cependant, depuis quelques mois, nous sommes au regret de constater que le Burkina Faso emprunte de plus en plus les tristes chantiers de la remise en cause de la liberté en général, à travers menace et intimidation. Pour exemple, nous citons l’interpellation de l’activiste Naïm Touré le 12 décembre 2017 par la gendarmerie sur des prétextes peu fondés.
Mieux, le vendredi 06 janvier 2017, le journaliste Mamadou Ali Compaoré, a été victime de menaces verbales et d’une tentative d’agression physique, sur la base de ses opinions sur la gestion actuelle du Burkina Faso. En effet, le journaliste a été pris à partie par deux jeunes gens dans son quartier de résidence alors qu’il faisait de la marche. D’abord des injures dégradantes sur un ton très violent et menaçant, ensuite, l’un des individus menace de le “frapper”. Ces derniers lui reprochaient ses prises de position sur la gestion du pouvoir en place à l’émission de débats PRESSE ECHO de la télévision Bf1.
Fort de ces manquements graves liés à la restriction des libertés démocratiques, nous dénonçons avec la dernière énergie cette résurgence de comportements dignes de film western et du far West. Nous nous insurgeons contre la mise en cause violente et progressive des libertés d’opinions. Nous ne saurons accepter qu’après tout le sacrifice consenti les 30 et 31 octobre 2014 par le peuple Burkinabè que des officines s’octroient le droit de régenter les libertés démocratiques par le biais de la violence, la menace et l’intimidation.
L’entreprise de réduction des libertés se double d’une campagne visant à isoler les faits et à empêcher la mobilisation des citoyens pour défendre les personnes attaquées. Les Burkinabè doivent savoir que les libertés sont un principe de la démocratie et ne dépendent pas de cas ou situation.
Si la liberté d’opinion et d’expression est atteinte à travers Naïm Touré et Ali Compaoré, elle le sera pour tous ceux qui s’expriment sur les affaires publiques du pays. Chaque fois qu’une personne est touchée à cause de ses opinions ou de ses expressions, les activistes, les défenseurs des droits humains et tous les citoyens doivent s’insurger contre ces violations.
Nous invitons les autorités en place à jouer leurs responsabilités en garantissant la liberté d’opinion pour que plus jamais dans ce pays un Burkinabè ne soit persécuté pour ses opinions sur la gestion du bien commun.
Ouagadougou, le 10 janvier 2017
Convergence Citoyenne Panafricaine – RESOCIDE – ADP – ADJB
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