Côte d’Ivoire: Nouvelle mutinerie
Des soldats ivoiriens ont de nouveau fait tonner les armes dans les villes d’Abidjan, Bouaké et Korhogo pour marquer leur désapprobation après l’accord annoncé la veille par certains des leurs reçus par le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, les mutins ont barricadé les accès à l’état-major des armées, au camp militaire Galiéni. Non loin de leur position, d’autres militaires et policiers considérés comme loyalistes ont sécurisé ce périmètre pour contenir la mutinerie.
Même son de cloche à Bouaké, dans le centre ivoirien, abritant le 3e bataillon d’infanterie qui avait été à l’origine du mouvement de contestation en janvier dernier. Des militaires mécontents ont parcouru ce vendredi 12 mai les rues de la ville, en tirant en l’air.
A Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire, des tirs ont également été entendus pendant la nuit et dans la matinée, à en croire les populations.
Les mutins, cartouches en bandoulière, bonnets vissés sur la tête ou arborant des bandeaux de camouflage, tiraient sporadiquement en l’air alors que d’autres petits groupes de soldats bloquaient tous les accès à l’état-major des armées.
Les activités au plateau, commune par excellence des affaires et de l’administration ivoirienne, ont été fortement perturbées par cette dernière actualité.
D’autres militaires circulaient à bord de camions dans les rues où la plupart des commerces avaient fermé. Le campus universitaire de Bouaké a également été fermé.
La veille, une cérémonie sans la presse et en présence du président Alassane Ouattara et d’un sergent mutin, présenté comme « le sergent Fofana », représentant du contingent des 8.400 anciens rebelles intégrés dans l’armée à l’origine du mouvement, avait acté la fin des contestations.
Il est à remarquer que cette cérémonie a été organisée sans la présence de la presse et diffusée en différé sur la première chaîne de la télévision ivoirienne après montage.
Il avait notamment « présenté ses excuses » au nom de ses camarades et annoncé que les mutins avaient décidé de « renoncer à toute revendication d’ordre financier », non sans recevoir les félicitations du président Ouattara qui avait affirmé « croire à la sincérité de leurs paroles » en les invitant désormais à être des « militaires exemplaires ».
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes ivoiriennes, notamment Abidjan, Korhogo, Bouaké et Daloa. Les mutins avaient réclamé 12 millions de F CFA de primes. La satisfaction de leurs revendications avait provoqué un effet boule de neige dans d’autres catégories de l’administration ivoirienne.
Kouamé L.-Ph. Arbaud KOUAKOU
Burkina24
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