JNP : Kaya introduit la biennale
La Journée nationale du paysan (JNP) a clos ses portes ce 13 mai 2017. Les producteurs ont exposé leurs préoccupations au Chef de l’Etat. Des résolutions ont été prises. Entre autres, la JNP ne sera plus annuelle, mais biennale.
« Le Burkina Faso a beaucoup de défis à réaliser », a relevé le chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré. Face à lui, près d’une cinquantaine d’intervenant(e)s sont passés tour à tour égrainer les préoccupations qui sont les leurs, ce 13 mai 2017 à Kaya.
Ces défis, Roch Kaboré s’engage à les relever de concert avec les acteurs du monde rural qui constituent plus de 80% de la population burkinabè. « Vous pouvez vous assurer que nous ferons le maximum pour poser les pierres nécessaires à ce que nous puissions continuer à faire progresser notre pays », a-t-il en effet promis avant la clôture des échanges.
Retour sur quelques interventions d’un tête-à-tête qui a débuté à 9h pour prendre fin à 15h.
Le Burkina a tout pour réussir
Mme Yigo, transformatrice de produits locaux à Bérégadougou dans les Cascades, est convaincue que le Burkina a « tout » pour réussir. Cependant, elle trouve que comme « le voisin du margouillat (qui) ne sait pas que le margouillat, c’est de la viande », les Burkinabè ne se rendent pas compte de la présence de ce « tout » sous leurs yeux.
Elle a également déploré que tout parte de Ouaga pour rejoindre les autres régions du pays. « Tout est fait à Ouaga. Le temps d’arriver, presque la moitié est déjà gâtée », a-t-elle relevé.
« La route (de Fada) est carrément foutue »
Oumarou Ouédraogo, vivant dans la région de l’Est, s’est fait le porte-parole des populations de cette partie du territoire, en relayant le « cri très fort pour le Gulmu ». Il s’agit de l’absence de retenues d’eau. Selon lui, l’Est ne peut pas se développer si les producteurs sont contraints de « s’asseoir pendant six mois pour attendre la pluie» avant de repartir au champ.
Mais ce n’est pas tout. Les accès routiers à l’Est sont mal en point. « On n’a pas de voie. La route est carrément foutue. On a prié plusieurs fois. Certains ont prié Jésus, d’autres Mohamed», a caricaturé Oumarou Ouédraogo.
Place de l’industrie agro-alimentaire
Aujourd’hui, l’heure est à la transformation des produits locaux. Après avoir relevé que « comparaison n’est pas raison », les acteurs du secteur, se sentant « délaissés », ont sollicité « une part de l’attention » accordée aux producteurs et aux commerçants des produits agricoles par le Premier ministre Thiéba.
Bassiaka Dao, le président de la Confédération paysanne du Faso, a clos le ballet des interventions peu avant 15h30. Il a déclaré que l’on ne devient agriculteur que « par amour ». Il en veut pour preuve son choix. Alors que, dit-il, en 1966 avec son BEPC il aurait pu être un enseignant, Bassiaka Dao a opté de « rester à la terre ».
Nouveau format
Après concertations, les cultivateurs par la voix du président de la confédération paysanne ont opté pour la création d’un secrétariat permanent de la JNP et d’une tenue de la manifestation chaque deux ans plutôt que chaque année. Cela afin de mettre les recommandations et les engagements en œuvre et de pouvoir évaluer les impacts.
La formule plait au chef de l’Etat. Pour plus d’efficacité et d’efficience, il a tranché : « nous pouvons retenir l’idée que nous puissions faire cette rencontre de façon biennale ».
Oui Koueta
Burkina24
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