Résistance aux antimicrobiens: Le ministère de la santé joue la carte de la prévention

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Des résultats d’observations, il ressort que les microbes arrivent à présent à résister aux antibiotiques que l’on consomme comme des « cacahuètes » au Burkina Faso. Parce que des infections courantes et de petites blessures pourraient être à nouveau mortelles, le ministère de la santé et ses partenaires que sont l’Organisation mondiale de la santé et l’ONG Jhpiego,  anticipent en prenant le taureau par les cornes.  

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Si 48 heures durant en présence du professeur Traoré Rasmata, spécialité en bactériologie-virologie, il sera question du programme multisectoriel de lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), c’est parce que de ses observations, il découle que la résistance des micro-organismes aux antibiotiques est un fait. Cela représente même « une menace » aux yeux de la bactériologiste qui dénote une « utilisation pas très bien réglementée » des antibiotiques.

En effet,  explique Dr Traoré Rasmata, il est possible que les bactéries aient acquis cette résistance par une bactérie voisine. « Pour peu qu’il y ait des éléments de transfert, ils vont permettre à cette bactérie de synthétiser d’autres mécanismes et d’autres protéines qui vont lutter contre ces antibiotiques », analyse-t-elle. Pour cette raison et pour bien d’autres, « le ministère de la santé ne pouvait pas rester les bras croisés et observer ces développements s’installer », a justifié Dieudonné Ouédraogo, chargé de missions au ministère de la santé.

Rasmata Ouédraogo/Traoré milite pour un renforcement des laboratoires pour pouvoir mettre en exergue ces mécanismes de résistance qui constituent en soi un problème de santé publique. Parce que « l’antibiotique est consommé comme des cacahuètes » et qu’« il y a le marché illicite qui est là », une place importante sera accordée à la prescription et à la consommation des antibiotiques par les populations.

Lancement du programme multisectoriel de lutte contre la résistance aux antimicrobiens

Le Dr OuédraogoThierry, chargé du programme médicaments essentiels à Jhpiego, qui « innove pour sauver des vies », va plus loin que Dr Rasmata Ouédraogo. Selon lui, la résistance aux antibiotiques a atteint des niveaux « dangereusement élevés » dans toutes les régions du monde. Et « si nous ne prenons pas des mesures d’urgence, alerte-t-il, nous entrerons bientôt dans une ère post antibiotique dans laquelle des infections courantes et de petites blessures seront à nouveau mortelles ».

Pour toutes ces raisons, le Centre de contrôle et de prévention des maladies  (CDC) a financé  le projet Provinding rapid emergency planning and response to epidemics (PREPARE) implémenté par l’ONG Jhpiego.  De son côté, l’OMS milite pour une sensibilisation des décideurs à la RAM et pour une veille jusqu’à ce que les professionnels de la santé et le grand public soient informés des implications négatives de la RAM. Et pour cause, « la prévention et le contrôle de la RAM nécessitent des efforts concertés, des interventions à multiples facettes et des approches multidisciplinaires et multisectorielles », a déclaré Dr Arsène Ouédraogo de l’OMS.

Oui Koueta

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