Terrorisme : Que font-ils avec ces voitures ?
La semaine a été marquée par la Journée nationale du paysan. Le président a été bien placé pour entendre les attentes du monde des producteurs. Deux ans ont été laissés aux décideurs pour mettre en œuvre les recommandations. 2019 n’est plus loin pour vérifier si c’était une rencontre sans plus ou une discussion qui a vraiment labouré les champs.
Un fait accessoire a failli devenir cependant principal pendant cette JNP. L’éternelle bagarre entre journalistes et forces de sécurité. Eternelle parce que les prises de bec entre les scribouillards et les gardiens de la sécurité datent de Mathusalem. C’est sans doute pourquoi il y a eu une telle levée de bouclier du monde de la presse pour condamner le fait qui a fait verser du sang sur le calme Guézouma Sanogo.
Certes, le journaliste de la Radio Burkina a à sa charge de n’avoir pas respecté « les consignes de sécurité ». C’est son gros péché utilisé comme un fouet par des citoyens et des membres du corps de la sécurité pour chicoter aveuglément le journaliste « criminel » et l’ensemble de ses confrères qui ont osé le soutenir. Soit. Le contexte sécuritaire ne tolère aucun manquement. Il n’aurait pas dû « franchir » cette corde de la sécurité.
Mais il faut accepter reconnaître que l’agent de sécurité aurait pu éviter de faire couler le sang lors de cette JNP, sur en fin de compte, un innocent (non, Guézouma Sanogo n’est pas un terroriste). Fier de la formation sans reproche qu’il a reçue et en digne représentant de la force publique dont il doit montrer la parfaite maîtrise, l’agent aurait pu proportionner son « intervention » face à la « menace ». Et cela, quelle que soit la catégorie sociale dont est issu le citoyen. Il faut du reste craindre que des citoyens commencent à applaudir l’usage disproportionné de la violence. Tout le monde pourrait un jour s’en mordre les doigts. Par conséquent, l’agent de sécurité n’aurait pas dû « agresser » le journaliste. Ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’il faut le faire.
Mettons à présent en perspective cet « incident » dans un contexte plus large. Les journalistes ont le récurrent sentiment d’un acharnement de la part de leurs « partenaires ». Un coup de coude, un bras levé devant une caméra, un doigt qui bouscule un appareil photo ou un micro écarté ont fini par donner l’impression au 4e pouvoir que la sécurité a un problème avec lui. De nombreuses rencontres ont été initiées entre les deux entités pour permettre à chacun de faire son travail. Mais le 12 mai vient démontrer qu’il y a encore du chemin à faire. Dans tous les cas, à l’image des dents et de la langue, la sécurité et la presse sont condamnées à s’entendre. Il faudra donc trouver à l’avenir une manière plus positive de se mettre en évidence.
Ce qui devrait être mis en évidence, c’est ce docteur vétérinaire enlevé avec son véhicule puis retrouvé sans ce dernier. Cela rappelle ces fonctionnaires pris en otages, puis retrouvés sans leur véhicule. Une ONG aussi a subi le même procédé.
Les ravisseurs, les terroristes, ont-ils un penchant pour les voitures 4×4 ? Pourquoi ne veulent-ils que des 4×4 ? Ce n’est certainement pas pour le bien des Burkinabè. La vie humaine est primordiale à l’existence d’un tas de ferrailles conditionnées. Mais si ce tas va plus tard empêcher la vie humaine de vivre, il faudra commencer à réfléchir aux moyens d’éviter qu’il ne tombe entre de mauvaises mains.
La Rédaction
Photo : Toyota Gibraltar Stockholdings
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