Une école pour malvoyants aux résultats visibles

L’année scolaire se clôture à l’école des jeunes aveugles ce 3 juin 2017. Elle coïncide avec la fin du projet de « Promotion de l’éducation inclusive et spécialisée pour les enfants aveugles » entamé il y a deux ans.

L’année scolaire prend fin à l’école des jeunes aveugles sise à l’association burkinabè pour la Promotion des Personnes Aveugles et Malvoyantes (ABPAM) de Ouagadougou. La classe préscolaire inclusive et spécialisée est à l’honneur.

Ouverte il y a deux ans (1^er septembre 2015 au 30 septembre 2017), en collaboration avec l’association ASMAE et financée par l’USAID pour promouvoir l’éducation inclusive au Burkina, cette première phase prend fin.

22 enfants dont 5 non-voyants de 3 à 5 ans ont été accueillis pour cette première expérience du préscolaire au sein de l’ABPAM.

Le succès engrangé  à la fin de ce projet pose un autre problème de salle. D’où le cri de cœur de la directrice Suzanne Tapsoba à l’Etat et à toute personne de bonne volonté de leur venir en aide avec des salles de cours.

« Il nous faut trouver une autre classe pour accueillir les enfants qui vont en classe supérieure. Nous avons utilisé la même salle de classe pour ces enfants pendant deux ans. Nous sommes confrontés  à des problèmes d’infrastructures »,  explique-t-elle.

Cette première expérience a montré tout son intérêt et la directrice d’appeler les parents qui hésitent  à venir à inscrire les enfants. « C’est une expérience qui a montré que les deux sensibilités peuvent vivre ensemble, en harmonie, apprendre, jouer et s’épanouir ensemble », dit-elle.

Bernard Compaoré,  ce parent d’élève malvoyant, témoigne. Il s’est réjoui du changement de son enfant au cours des deux années passées en préscolaire. « Au début, sa maman s’est opposée. Lais après la première année ici, il a beaucoup changé même dans son langage. Je suis vraiment ravi et on pense continuer à l’encourager à s’instruire».

Au Burkina Faso, les enfants aveugles et malvoyants, ont un accès difficile à l’éducation. 20 % des enfants de 7 à 13 ans  et 15% de ces enfants de 13 à 16 ans vont à l’école. Cette situation aux dires de la directrice, s’est aggravée par le manque  d’infrastructures et d’enseignants spécialisés.

Dans ce contexte, tout appui que reçoit  l’unique école dans le domaine de la cécité et de la malvoyance s’avère important pour offrir un environnement sain aux enfants.

Des témoignages de jeunes aveugles et malvoyants issus d l’école, des interprétations de chants, défilé de mode des élèves, ont ponctué la cérémonie.

Revelyn SOME

Burkina24