Rémis Dandjinou : « Nous avons l’obligation d’avoir des résultats pour les populations »
Le ministre de la communication Remis Dandjinou a rendu une visite de courtoisie à Burkina24 le 6 juillet 2017. Une occasion pour la rédaction de lui poser quelques questions sur certains sujets de l’actualité nationale.
Burkina 24 (B24) : Quel est l’objet de votre visite ?
Ministre (R D): Il s’agit d’une visite de courtoisie pour s’enquérir des conditions de travail et d’existence de Burkina 24 qui représente au niveau des médias numérique de notre pays un acteur important.
B24 : Après avoir visité les locaux du média, quelles sont vos impressions ?
R D: (…) Je suis surpris par l’importance de l’entreprise. C’est une vingtaine de personnes qui travaillent ici dans un cadre relativement agréable. C’est aussi d’énormes ressources qui sont mises en œuvre.
Et c’est un dynamisme que parfois on ne perçoit pas lorsqu’on consulte juste les pages web et les réseaux sociaux. On ne se rend pas compte que derrière, il y a toute une économie, toute une industrie qui travaille.
Ma première surprise est la qualité du cadre de travail. Egalement l’organisation professionnelle qui est mise en œuvre pour permettre le fonctionnement de l’entreprise. Pour moi, c’est bien une entreprise parce que ceux sont des hommes et des femmes qui travaillent pour assurer des retours sur l’investissement, faire des recettes afin de faire face à leur obligation fiscale et salariale.
Remis Dandjinou dans le studio de la Radio B24
Burkina24
On a souvent tendance à oublier que le journal papier, la radio tout comme l’entreprise numérique doit être aussi dans une logique de rentabilité afin de survivre. Ici à Burkina 24 vous l’avez très bien compris et il faut vous féliciter.
B24 : Y –a-t-il des projets en cours de réalisations au niveau de ministère en ce qui concerne les médias en ligne ?
R D: En ce qui concerne les médias en ligne tout comme les autres médias, nous avons le Fonds d’appui à la presse privée. Le fonds a connu un certain nombre de retards dans la mise à disponibilité des crédits.
Actuellement, une étude pour requalifier le fonds afin de faciliter l’octroi d’un certain nombre de crédits aux médias à des taux préférentiels est en train d’être menée par les directions appropriées du ministère des finances.
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B24 : Les journalistes peuvent-ils compter sur vous pour faire un plaidoyer concernant l’utilisation des téléphones au cours des cérémonies officielles ?
RD : Il faut comprendre la crainte des institutions. C’est-à-dire c’est des problèmes d’insécurité puis d’organisation. J’ai demandé au DCPM (Directeurs de la communication et de la presse ministérielle) de tous les ministères d’éviter que nous ayons tous les journalistes en face de la personne qui s’exprime car les journalistes sont quasiment un mur entre l’auditoire et l’interlocuteur.
Il faut que nous retravaillons le dispositif et la scénographie de nos cérémonies afin qu’on puisse avoir des sorties audio, vidéos, des angles pour les cameramen et les photographes pour ne pas empêcher les gens de voir.
Une fois qu’on aura résolu ce problème, je pense que la question des téléphones ne se posera plus. Mais pour des questions sécuritaires, les gens ont un peu peur d’un certain nombre de paramètres et cela sera de plus en plus difficile. Nous ne devons avoir qu’un seul micro, qui est celui qui permet de s’exprimer et des sorties qui permettent à tous les acteurs de pouvoir avoir les éléments.
B24 : Il y a eu un incident à Karpala la semaine dernière entre des militaires et des habitants. Mais jusqu’à ce jour (6 juillet, ndlr) il n’y pas eu de réaction du gouvernement…
(R D): Au niveau de notre armée, les services en charge de ces questions effectuent leur travail et moi en tant que ministre et porte-parole du gouvernement, je ne peux que faire le constat qu’il y a eu cet incident la semaine dernière.
Nous nous sommes rapprochés du ministère de la défense pour en savoir plus. Leur inspection accomplit les tâches qui lui sont assignées.
Il faut que nous rappelions que nous avons dans notre pays atteint un niveau de respect de l’autre qui doit être un élément partagé communément. Il faut éviter tout ce qui est atteinte à autrui, quelles que puissent en être les raisons puisque nous sommes en train de construire un Etat de droit. Ce qui est vrai pour les civils est également vrai pour les militaires, encore faudrait prouver un peu ce qui s’est passé dans cet aspect-là.
B24 : Nous avons constaté que vous avez déménagé pour rejoindre l’hôtel administratif. Est-ce qu’on peut s’attendre à une inauguration ?
R D : Je pense que ce bâtiment devrait finir depuis 2012. A notre arrivée, en tant que gouvernement, nous avons pris des engagements pour déménager à la fin de l’année et cela n’a pas pu se faire. De façon unanime, l’ensemble du gouvernement s’est décidé d’intégrer le bâtiment parce qu’il estime ne plus continuer à travailler dans des bâtiments défectueux comme celui du ministère de la culture. Le reste des travaux se fera au fur et à mesure car nous ne pouvons pas rester dans cette situation où l’argent de l’Etat a été investi et que cela ne puisse pas permettre de faciliter le travail aux agents des différentes institutions.
Face à ce déménagement, il y a encore des difficultés dont la connexion Internet qui n’est pas parfaite. De plus, dans certains bâtiments, la logique de fonctionnement n’est pas la même. Nous nous sommes déplacés avec les bureaux et un espace prévu pour quatre ne peut que contenir deux parce que ce sont d’anciens modèles de bureaux. Mais l’essentiel pour nous c’est de commencer par utiliser ce bâtiment. Il n’a même pas été entièrement réceptionné, jusqu’à présent. (…) Une fois que le transfert sera fait, on aura l’occasion de faire l’inauguration symbolique.
B24 : On voit que l’opposition a boycotté le vote de la loi sur les PPP. Est-ce qu’il n’y a des raisons de craindre pour l’avenir ?
R D: Moi je ne vois pas où est la crainte. Nous sommes dans un débat démocratique. L’opposition a estimé qu’elle ne pouvait pas voter la loi. Ils ont quitté l’Assemblée.
76 députés sont restés dont 2 de l’opposition. Ils ont voté cette loi. La question de fond c’est qu’est-ce que sont les PPP ? Il s’agit de faire appel à des partenaires privés qui vont financer des infrastructures dont nous avons besoin afin d’alléger le poids sur le budget et de pouvoir mettre en œuvre un certain nombre de choses.
Nous devons une transparence a priori parce que contrairement à ce que les gens pensent, le ministre ne peut pas aller signer les PPP ainsi. Il y a un comité qui est mis en place au niveau du ministère des finances qui va étudier le dossier. Ensuite l’envoyer au comité de validation où vous avez des représentants du Premier ministère et d’un certain nombre d’acteurs. Vous avez notamment tous ceux qui gèrent la commande publique de l’Etat qui vont regarder et donner leur accord.
Et en troisième point, le dossier va arriver au gouvernement qui va le valider en conseil des ministres. Pour que cela puisse se faire, il y a ce qu’on appelle la mercuriale des prix. Aujourd’hui on connait combien coûte un CSPS. On sait combien coûte un kilomètre de route au Burkina. On sait combien coûte un kilomètre d’autoroute.
Vous savez que l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro-Ouagadougou se fait à peu près en Côte d’Ivoire autour de 2milliards de F CFA le kilomètre. Quelqu’un ne va donc pas nous dire au Burkina qu’on va faire l’autoroute Ouaga-Koudougou dans les conditions de terre qui sont nettement différentes – parce que la terre est un peu plus stable chez nous que chez eux – et qu’on le fera à 6 milliards de F CFA le kilomètre. Ce n’est pas possible.
(…) Je suis particulièrement heureux que cette loi soit votée. Je crois qu’elle répondra à un impératif. Nous travaillons pour que, au plus tard dès le mois d’octobre, les premiers résultats se voient sur le terrain. Ce qu’il faut dire aussi, c’est que tout ne sera pas construit en six mois. C’est impossible. Celui qui pense qu’on peut construire un hôpital en six mois, il raconte des histoires. Celui qui pense qu’on peut faire une route en six mois, non. Nous voulons profiter des six mois pour signer les contrats pour ensuite commencer à travailler. Et avoir ensuite le temps pour revoir la loi sur les PPP.
Mais si on doit attendre de revoir la loi sur les PPP, nous allons finir les 2020 et les Burkinabè se diront qu’il y a très peu de choses qui ont été faites. Alors que nous avons pris des engagements en étant ministres pour le Président Roch Marc Christian Kaboré qui, lui , s’est engagé vis-à-vis des populations et nous avons obligation d’avoir des résultats pour ces populations.
Propos retranscrits par Ismène KPEDJO (Stagiaire)
Burkina24
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