Chenille légionnaire : La CPF tire la sonnette d’alarme

La Confédération Paysanne du Faso (CPF),  conduite par son président Bassiaka Dao,  a animé une conférence de presse, le vendredi 18 aout 2017 à Koudougou, pour faire l’état des lieux de la campagne agricole, suite à sa mission de suivi effectuée dans les communes de Kokologho, Poa et Ramongo.

La vision de la CPF est de défendre l’agriculture familiale, prôner la souveraineté alimentaire et défendre les intérêts des acteurs du monde rural. Elle a échangé avec les hommes de média sur la situation d’ensemble du démarrage et de l’évolution de la campagne agricole 2017-2018. Selon Nana Collette, présidente des femmes rurales et trésorière de la CPF, la campagne  a été lancée le samedi  20 mai 2017 à Bagré dans la région du Centre-est sous le thème : « Développement des agropoles et utilisation des techniques de l’information et de la communication : opportunité d’intensification et de diversification des productions agricoles».

  Pour Bassiaka Dao, les objectifs de production fixés au titre de la campagne 2017 sont de 5,2 millions de tonnes de céréales, 1,6 million de tonnes de culture de rente dont 800 000 tonnes de coton et plus de 970 000 tonnes pour les autres cultures vivrières, représentant la production d’igname, de patate, de niébé et de voandzou.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers ont mis à la disposition des producteurs des intrants et des équipements à prix subventionné, des surfaces agricoles et bien d’autres appuis. Le Président de la CPF indique que ces contributions de l’Etat sont en deçà  des besoins exprimés par les producteurs.

Le ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, pour la présente campagne agricole, avait assuré, selon toujours Bassiaka Dao,  environ 14 milliards 145 millions de FCFA seront injectés dans la réalisation des fosses fumières,  de jardins maraîchers, de magasins, d’intrants, de forages et des infrastructures sanitaires, éducatives et marchandes.

 Cependant, au mois d’avril 2017, on enregistrait la présence de la chenille légionnaire dans sept pays ouest africains dont le Burkina Faso. L’alerte a été officiellement donnée au niveau des régions par le biais d’une note de service du secrétaire général du ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques. Les informations collectées par le dispositif de suivi de la campagne de la CPF montrent que toutes les régions du Burkina sont touchées à des degrés divers.

A la date du 27 juillet, la région du Centre-ouest est la plus touchée, suivie du Sud-Ouest. Selon le président de la CPF, au regard donc de la situation et compte tenu de la forte menace des ces chenilles légionnaires sur la sécurité alimentaire, il interpelle le gouvernement burkinabè et les partenaires techniques et financiers pour une mise en œuvre efficace de  stratégies de surveillance et de lutte visant à prévenir ou à contenir toute invasion de la chenille légionnaire qui se nourrit essentiellement de feuilles et de tiges de plus de 80 espèces végétales.

Michel YAMEOGO

Pour Burkina24