Après avoir brûlé un billet de CFA, Kémi Séba risque 5 à 10 ans de prison
Interpellé le vendredi 25 août 2017 sur une plainte de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest après qu’il ait incinéré publiquement un billet de 5.000 Fcfa, l’activiste panafricain, Kemi Séba, a été placé sous mandat de dépôt à la célèbre prison de Rebeuss à Dakar, la capitale sénégalaise, au Sénégal. Son procès s’ouvre le mardi 29 août prochain alors qu’il encourt une peine de 5 à 10 ans de prison.
Considéré désormais comme l’icône de la contestation du franc CFA, Kémi Seba est tombé sous le coup des dispositions du code pénal sénégalais en brûlant un billet de banque. Il risque donc, une peine allant de 5 à 10 ans de prison. Il comparaîtra pour la toute première fois devant les juges sénégalais, le mardi 29 août prochain pour « destruction volontaire et publique d’un billet de banque ».
Depuis le vendredi 25 août dernier, le leader d’Urgences Panafricaines a été placé en détention préventive en compagnie d’un autre membre de la société civile dakaroise, Aboutalib Sow, poursuivi pour complicité pour avoir fourni le briquet avec lequel Kemi Seba a publiquement brûlé un billet de 5.000 Fcfa, le 19 août dernier à Dakar, à l’occasion d’une manifestation anti-Franc CFA.
La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dont le siège se trouve justement dans la capitale sénégalaise a alors déposé une plainte ayant débouché sur l’ouverture de l’instruction judiciaire en cours.
Si pour l’activiste panafricain, son acte est purement « symbolique », il tombe, toutefois, sous le coup du code pénal sénégalais qui considère la destruction des billets de banque comme une infraction. « Quiconque aura brûlé ou détruit, d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de change, effets de commerce ou de banque contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge », stipule l’un des premiers alinéas de son article 411. Le même article enfonce le clou en précisant que « si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans de prison ».
Kemi Seba encourt donc une peine de 5 à 10 ans de prison selon les dispositions de la loi sénégalaise et s’il maintient qu’il a agi seul, son présumé complice ne serait pas au courant de ses intentions, le procès qui est prévu pour s’ouvrir le mardi prochain à Dakar risque de coûter cher au Franco-béninois, qui a élu domicile depuis quelques temps à Dakar.
Ses partisans considèrent qu’il s’agit d’une occasion pour le faire taire, pointant du doigt la banque de France ainsi que certains leaders de la zone franc qui partagent en commun l’utilisation de cette monnaie.
Kemi Séba n’a pas fait recours à un avocat même s’ils sont nombreux à se porter bénévoles pour sa défense. Il bénéficie par ailleurs d’une solidarité portée par plusieurs activistes africains se joignant au mouvement à travers ce qu’il convient désormais de qualifier de « Kemi Seba Challenge » et qui consiste à brûler publiquement des billets de Fcfa et de poster les images sur les réseaux sociaux.
Une frange des Africains le considère tout de même comme un adepte de « buzz » et que son acte n’est nullement « symbolique » encore moins élogieux.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU Burkina24
Source: Afrique.latribune
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