L’antivirus Kaspersky indésirable aux Etats-Unis

Le gouvernement américain a interdit aux agences fédérales d’utiliser les logiciels de la société russe, Kaspersky Labs, spécialisée dans la sécurité informatique. Les Etats-Unis soupçonnent des liens supposés de l’entreprise avec les services de renseignement russes.

Les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont tendues depuis l’ingérence supposée de Moscou dans le scrutin présidentiel américain l’année dernière. La ministre de la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke, a donné l’ordre, selon « Lapresse.ca », à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller d’ici 90 jours tous les logiciels antivirus de Kaspersky Labs des ordinateurs du gouvernement et des agences fédérales.

« Le ministère est préoccupé par les liens que certains responsables de Kaspersky entretiennent avec les services de renseignement et d’autres agences gouvernementales russes », a-t-elle indiqué dans un communiqué exploité par le média canadien. La ministre par intérim craint que les services de renseignement russes n’utilisent des voies légales pour exiger l’assistance de Kaspersky, en interceptant des échanges qui transitent par les réseaux de télécommunication russes.

Les autorités américaines estiment que le gouvernement russe pourrait profiter des produits de Kaspersky pour accéder à des documents et des systèmes informatiques du gouvernement fédéral et les compromettre. Le bureau chargé des achats du gouvernement fédéral américain (GSA) a retiré, le mardi 12 septembre 2017, Kaspersky Labs de la liste des vendeurs agréés.

Kaspersky Labs produit un logiciel antivirus très populaire et réalise 85% de ses ventes à l’exportation. L’entreprise nie toute implication avec les autorités russes, affirmant être « injustement accusée sans preuve concrète pour étayer ces fausses allégations ».

« Kaspersky Lab a toujours reconnu fournir des produits et services appropriés aux gouvernements du monde entier pour les protéger des menaces informatiques, mais nous n’entretenons pas de liens contraires à l’éthique avec quiconque et nous ne sommes liés à aucun gouvernement, y compris le gouvernement russe », a déclaré l’entreprise dans une note.

Pour rappel, des responsables des services de renseignement américains avaient fait part de leurs inquiétudes sur les liens supposés de Kaspersky Labs avec l’armée et les services secrets russes au cours d’une audition au Congrès en mai 2017, sans toutefois préciser ces accusations.