Suzanne Zongo : Une femme qui a eu « du courage pour s’engager dans l’agriculture »
Suzanne Zongo fait partie de ces femmes qui ne se laissent pas découragées par la difficulté d’obtention d’un document attestant la propriété du domaine de 15 hectares sur lequel elle cultive maïs, niébé et anacarde à seulement 200 mètres de la frontière avec le Ghana.
Le cas de l’exploitante Suzanne Zongo est atypique. Il l’est non seulement parce qu’elle est une femme, mais aussi en raison de son investissement dans l’agriculture, contribuant ainsi à l’atteinte de la souveraineté alimentaire du Burkina au même titre que tous les autres agriculteurs du Faso.
Cela a suffi pour que le chef du département décide de se rendre sur le domaine pour féliciter la promotrice qui exploite les 15 hectares. « Il faut vraiment avoir du courage pour s’engager dans l’agriculture, surtout quand on est femme », a commenté Jacob Ouédraogo. Visiblement marqué, le ministre de tutelle invite « toutes les femmes qui ont la possibilité de pouvoir investir dans l’agriculture de ne pas hésiter ».
Quant aux procédures d’accompagnement pour plus de productivité, elles peuvent recourir au ministère de l’agriculture. Le département, a indiqué Jacob Ouédraogo, est à pied d’œuvre pour accompagner toute initiative de ce genre et faire en sorte que tout ce qu’il y a comme innovation technologique soit enseignée et que les femmes puissent être accompagnées pour contribuer un tant soit peu au développement du pays.
« Ce que j’ai vu est vraiment très impressionnant », a relevé le ministre de l’agriculture. Pour ce qui est de la production de maïs, il est attendu un rendement de 2 000 kg/ha contre 500 kg/ha pour le niébé. L’arbre ne cache pas pour autant la forêt. En effet, des difficultés, il y en a et des préoccupations demeurent malgré l’exemplarité. Briefé sur la situation par le directeur provincial de l’agriculture, le chef du département a déclaré qu’ils étaient en train d’étudier les modalités d’accompagnement de la promotrice pour faire d’elle un modèle dans la région.
Difficultés
De l’accompagnement, Suzanne Zongo en a besoin. Absente, elle était représentée par sa fille Lydie Zongo. Cette dernière n’a pas manqué de relever le rôle joué par son père qu’elle remercie « d’avoir soutenu maman dans cette activité ». Elle a aussi émis le vœu que les autorités lui viennent en aide afin qu’elle puisse « avancer et donner beaucoup d’exemples de pouvoir penser que l’agriculture est aussi quelque chose de bien ».
Au nombre des difficultés rencontrées par Suzanne Zongo se trouve en bonne place l’absence de documents lui permettant de mener sereinement ses activités sans craindre d’être obligée de stopper à n’importe quel moment par le propriétaire terrien. « Le domaine n’est pas sécurisé parce qu’on n’a pas les papiers pour dire que réellement le terrain nous appartient », a relevé Lydie Zongo. Etant des utilisatrices et non des « propriétaires », Lydie et sa mère pensent enclencher la procédure d’obtention de documents leur garantissant une certaine sécurité. Pour le moment, elles n’ont « pas rencontré de difficultés ».
Oui Koueta
Burkina24
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