Lutte contre la corruption au Burkina : L’ASCE-LC demande des moyens

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L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) n’a pas totalement les moyens financiers de sa politique. C’est ce qu’on peut tirer comme conclusion du « Dialogue citoyen » qu’a eu son premier responsable Pr Luc Marius Ibriga sur le plateau de la RTB Télé, ce 20 septembre 2017.

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A l’initiative de l’ONG Diakonia, dans le cadre du Présimètre, le Dr Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat à l’ASCE-LC, était l’invité de l’émission « Dialogue citoyen » ce mercredi.

De cet exercice, une phrase a été répétée comme une ritournelle : l’institution manque des ressources  financières et humaines suffisantes pour mener à bien sa mission. Et le contrôleur général d’Etat a cité des exemples à l’envi.

L’institution compte 32 contrôleurs d’Etat. Nombre insuffisant pour couvrir les nombreuses demandes de contrôle, d’audit et d’enquête. Conséquence, l’ASCE-LC fait recours aux inspections techniques des ministères pour certaines investigations.

« Les moyens n’ont pas suivi »

Ensuite, le Dr Ibriga a révélé que les contrôleurs  d’Etat manquaient d’assez de bureaux pour mener leurs activités. De plus, certains souffrent d’un problème d’insécurité. « Ils sont aujourd’hui dans une situation d’insécurité. Combien de contrôleurs ont un vigile devant leur porte ? », a interrogé le contrôleur général d’Etat.

Enfin, le budget alloué à l’ASCE-LC n’est pas conséquent. A titre illustratif, l’invité du jour a cité le cas de l’enquête sur les biens mal acquis. Luc Marius Ibriga a expliqué que le coût de la procédure de traçabilité des biens d’une personne et de leur recouvrement peut se chiffrer à plus d’une vingtaine de millions de F CFA. Or, pour la cinquantaine de personnalités  dont l’ASCE-LC devait retrouver les traces des biens présumés mal acquis, le gouvernement a mis à sa disposition, 50 millions de F CFA. « Les moyens n’ont pas suivi », regrette-t-il.

Convaincu que la corruption est « une infraction dissimulée », « si véritablement on veut lutter contre (elle), il faut renforcer l’ASCE-LC », a conclu Luc Marius Ibriga.

Accessoirement, sur la question de la suite judiciaire des dossiers de l’ASCE-LC, son premier responsable a tenu à préciser que son institution ne qualifie pas, ne juge pas et ne sanctionne pas les irrégularités qu’elle relève pendant ses investigations, audits ou contrôles.

« Nous constatons. L’ASCE-LC est juge de la régularité. Elle n’est pas juge de l’opportunité. Elle n’est pas juge de la sanction », a-t-il indiqué.  Du reste, précise-t-il, « les rapports ne sont plus au niveau de l’ASCE-LC. Les rapports sont entre les mains de l’autorité hiérarchique ou de la Justice ».

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