Financement des projets de jeunes au Burkina : « Les ressources sont là »
Au Burkina, les jeunes commencent « à comprendre qu’il faut créer et embaucher ». Mais ils demeurent confrontés au financement de leurs projets. De même dès l’étape création (d’entreprise) franchie, certains startuper se retrouvent à agir tel « un enfant (qui) se préoccupe de manger » tout de suite et maintenant. Encore faut-il qu’ils arrivent à cette étape. Pour mieux guider ceux qui n’ont pas encore atteint ce niveau Burkina, Business Networking a organisé une soirée pour les coacher aux principes de recherche des fonds nécessaires. Présente lors de cette soirée, la ministre de l’économie et des finances a saisi l’occasion pour inviter les jeunes à être « sérieux, crédibles » et à accepter « prendre des risques » pour se faire accompagner par « des gens qui veulent investir pour soutenir leur pays ».
« Le besoin est là », note Abdoul Aziz Sy, fondateur de Burkina Business Networking. Il est lié à la problématique de financement des start-up. D’où le choix d’axer la 4ème édition sur le financement des start-up appelés à devenir de « grosses » entreprises, de « gros » contribuables. Pour le parrain Damo Justin Baro, ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), « avoir le sentiment des banques sur la manière dont elles s’y prennent pour financer ces start-up » est une étape primordiale à ne négliger sous aucun prétexte.
Surtout qu’«aujourd’hui, constate Madina Lalonde Ouatarra, coach en Programmation neurolinguistique (PNL), les entrepreneurs commencent à la fin. Ils commencent à faire au lieu de commencer à être. Souvent ils prennent le comportement des gens qui ont réussi et ils essaient de le plaquer pour faire exactement comme ces personnes ». Or, poursuit-elle, ils oublient que « le comportement de ces personnes qui ont réussi vient d’une vision qu’elles ont eue, d’une identité qu’elles ont bâtie, des valeurs qu’elles ont bâties et des capacités qu’elles ont acquises ».
« Il y a de l’argent qui se promène»
La coach recommande aux futurs entrepreneurs d’éviter d’être « des dirigeants qui ont des gros corps mais qui ont des attitudes d’enfants ». Elle déplore l’attitude de ces dirigeants d’entreprise réfléchisissant et agissant tel un enfant qui « se préoccupe de manger tout de suite et maintenant ». Et parce qu’en entreprise, « il est important de mettre les bons fondements » et que « la création prend toujours la nature du créateur», relève-t-elle, le startuper (nouvel entrepreneur) se doit de se procurer au préalable les outils nécessaires et éviter d’être tel un « enfant hystérique (qui) abandonne à la moindre résistance ». D’où sa recommandation aux participants à la séance d’informations et de coaching d’ « apprendre à être avant de faire », s’ils veulent réussir leur départ et leur arrivée.
Venue présider la cérémonie Rosine Sori/Coulibaly, la ministre de l’économie et des finances, n’a pas lésiné sur le choix des mots pour passer son message aux participants à la rencontre d’informations sur les mécanismes de financement dont le crowfunding. Parce qu’« on ne peut pas être entrepreneur si on ne prend pas de risques » et parce que « rien de grand ne peut se faire sans passion », elle encourage ceux et celles qui ont des idées à se battre pour les concrétiser.
Les participants ont découvert suite à l’intervention de la ministre de l’économie et des finances, qu’« il y a de l’argent qui se promène» et qu’« il y en a qui veulent investir pour soutenir leur pays ». Auprès des représentants des banques venus partager les possibilités et les modalités d’accompagnement, la ministre a plaidé pour qu’elles puissent « en faire plus ». Du côté du gouvernement, annonce-t-elle, il est prévu de transformer le fonds burkinabè de développement économique et social en fonds pour financer les start-up.
La balle est ainsi renvoyée dans le camp des jeunes qui sont appelés à mûrir leurs idées avant de se tourner vers les structures de financement de l’Etat.
Le 19 septembre dernier, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba procédait à la remise de chèques aux promoteurs de micro-projets dans le cadre du programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes (PAE/JF). « Les ressources sont là (5,5 milliards de F CFA par an) », mais « malheureusement, déplore la ministre de l’économie et des finances, les projets qui ont été postés n’étaient de pas bonne qualité».
Qu’à cela ne tienne ! Les jeunes sont informés. A présent, « débrouillez-vous pour prendre cet argent et faire quelque chose. Le gouvernement a pris ses responsabilités. A vous de prendre les vôtres », a-t-elle lancé aux jeunes.
Oui Koueta
Burkina24
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