Dialogue social : L’appel des inspecteurs du travail au Président du Faso
Depuis plusieurs mois, les spécialistes de la législation du travail, réunis autour du Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT), ont entamé une série de grèves en vue d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.
Le SYNACIT, dans sa plateforme revendicative, réclame, entre autres, l’octroi de matériels roulants, des locaux adéquats pour le travail, l’opérationnalisation de la formation continue, le statut autonome des inspecteurs et contrôleurs du travail, l’octroi d’une indemnité de conciliation.
Après quatre semaines de grèves pour dire « non à la clochardisation des inspecteurs et contrôleurs du travail et non à la violation du droit du travail », le syndicat ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’autres mouvements sont annoncés à partir du 20 au 24 novembre 2017 et du 4 au 8 décembre 2017. Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, selon les grévistes, avait instruit le premier responsable du département de la Fonction publique, Clément Sawadogo, à « gérer » leur plateforme.
« Tous les ministres qui ont succédé n’ont jamais remis en cause le statut des inspecteurs et contrôleurs du travail. C’est notre droit. Ce n’est pas une revendication. Mais le ministre Clément Sawadogo a rompu le dialogue et ne cherche pas à rentrer en contact avec le SYNACIT afin de soulager les travailleurs qui attendent. Il s’agit juste d’une mauvaise foi des autorités », a déclaré le Chargé à l’information et à la communication du SYNACIT, Cyrille Bationo.
« Beaucoup d’entreprises sont des prête-noms »
Le statut autonome réclamé, selon lui, n’oppose pas le syndicat à l’Article 101 de la Constitution car tirant sa base juridique de la Convention numéro 81 sur l’inspection du travail de 1947 ratifiée par le Burkina Faso le 21 mai 1974. A écouter le Secrétaire général adjoint du syndicat, Saadou Salembéré, l’état de délabrement dans le lequel se trouve l’inspection du travail n’est pas gratuite.
« C’est le fruit d’un plan de liquidation savamment préparé depuis plusieurs années parce qu’il y a des collusions certaines entre le monde de l’entreprise et certains dirigeants », est-il convaincu. Les inspecteurs et contrôleurs du travail n’arrivent pas à expliquer le fond du blocage des négociations. Mais ces derniers soutiennent que rendre l’inspection du travail très forte n’arrangerait pas les dirigeants. Et pour cause, dit-il, « beaucoup d’entreprises sont des prête-noms ».
A titre d’exemple, le SG adjoint du SYNACIT a fait cas du saccage de plusieurs entreprises pendant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. « Le peuple était bien informé sur les véritables propriétaires de ces entreprises », a indiqué Saadou Salembéré. Il faut noter par ailleurs que le règlement de conflits permet de recouvrer des sommes au profit des travailleurs et des employeurs.
D’après des chiffres officiels, le montant recouvré par les services de l’inspection du travail est passé de 759 millions de FCFA en 2012 à près de 8 milliards en 2015. Mais pour soutenir sa grève, le SYNACIT a dû suspendre cette activité de conciliation sur toute l’étendue du territoire depuis le 7 août 2017. Les responsables du syndicat appellent le Président du Faso et le Premier ministre à reprendre en main le dialogue social en commençant par le ministère en charge de sa promotion.
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Noufou KINDO
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