CinéPoD: Une manière de vulgariser les techniques de création de film
Après diffusion dans leurs localités d’origine, les productions cinématographiques des jeunes de Koudougou, Kaya, Fada N’Gourma, Ouahigouya et Dédougou sont projetées à Ouagadougou du 20 au 22 décembre 2017 en présence de professionnels et d’un public plus large. Ces films sont le produit fini du projet Cinéma de Poche pour le Développement (CinéPoD) de l’Institut Imagine initié il y a deux ans.
Démocratiser les techniques de production de films à un plus grand nombre de jeunes dans les villes secondaires du Burkina et ce grâce à des outils numériques les plus courants (téléphones portables, appareils photos numériques, caméra de poing) est l’idée principale qui a sous-tendu le projet CinéPoD.
Ce projet ambitionne en effet positionner le « cinéma de poche » comme moyen d’expression des réalités sociales de cette frange non négligeable de la population qui n’est pas racontée. Leur donner les moyens de raconter eux-mêmes leur vie.
A travers ces films qui engagent leur perception, leur regard, les jeunes pourront se questionner sur leur propre environnement et donc devenir des acteurs de changement dans leur propre communauté.
Mais qui sait si cela pourra susciter en eux des vocations de cinéaste comme chez Pélagie Zagré de Dédougou qui envisage déjà de devenir réalisatrice au détriment de son boulot de secrétaire.
La formation a été délocalisée dans cinq villes pour cette première phase notamment à Koudougou, fada N’Gourma, Dédougou, Kaya et Ouahigouya.
25 films, courts documentaires produits par une soixantaine de jeunes de ces localités ont été présentés dans différents endroits à Ouagadougou, l’Institut Goethe de Ouagadougou, l’espace Bogodogo.
« Ce ne sont pas des cinéastes mais des chroniqueurs de la vie de leurs localités … Ces films ne sont pas parfaits, mais nous avons voulu les projeter tels pour montrer les résultats auxquels ils sont parvenus. Si nous avions mis nos mains nous aurions mixé mieux les films », explique Gaston Kaboré, porteur du projet.
Mais sous l’œil professionnel, Souleymane Ouédraogo, directeur de l’ISIS, pour ce qu’il a déjà pu voir ce 20 décembre à l’institut Goethe de Ouaga, apprécie : «La présentation a permis de montrer leur capacité de maitrise et à faire des sujets de haut niveau, assez pertinents, des thématiques assez diversifiés. Je ne peux que les féliciter, les encourager parce que c’est un travail qui au-delà de la satisfaction demande beaucoup de concentration, d’énergie, de la détermination».
La fin du programme « culture et développement» de l’ambassade du Danemark le 31 décembre 2017, principal financier du projet apporterait un coup à ce dernier d’où le cri de cœur du promoteur à d’autres partenaires pour continuer le projet. Mais ce sont déjà des personnes averties qu’il laisse dans ces communautés.
«Ce projet prend une pause mais chacun dans sa localité aura à faire des films, le travail ne fait que commencer, on va profiter de cette formation autant qu’on peut », dit Sawadogo Souleymane, stagiaire de Ouahigouya.
Le projet est important à plus d’un titre, défend son initiateur. Il crée de l’emploi pour les jeunes, ces images peuvent aussi constituer des contenus pour les chaînes de télé. Les films réalisés sont des sources de distractions pour leurs populations.
« Ce sont aussi des jeunes qui sont capables de projeter ce qu’ils ont fait et de mener des débats autour des films dans leurs communautés ». D’ailleurs, ils ont déjà été l’objet de mini festivals dans ces .
Revelyn SOME
Burkina24
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