Fin d’année à Ouagadougou : La police est aux carrefours

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« Etat d’esprit des populations » oblige,  le commissaire de police Ouédraogo Ousmane, chef service régional de la circulation et la sécurité routière du centre a recours aux élèves assistants de police pour la régulation de la circulation dans la capitale Ouagadougou en cette fin d’année 2017. En plus des 22 carrefours où les effectifs à sa disposition sont habituellement déployés, 24 autres seront couverts  avec pour consigne « oublier la répression et maximiser sur la sensibilisation et la fluidité du trafic ». Le but : Eviter que l’officier Pulchérie Domba/Gourané, chef de la section des accidents du commissariat central de la ville, n’ait à déployer ses éléments pour les constats d’usage sur les lieux d’accidents qui se soldent souvent par la mort instantanée.   

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« C’est l’occasion de voir les gros porteurs qui ne circulent pas aux heures autorisées », se réjouit le Commissaire de police Ouédraogo Ousmane, chef service régional de la circulation et la sécurité routière du centre en mission de supervision à ce passage à niveau au quartier Nonsin de la capitale. Il y a déploiement à ce niveau malgré les feux tricolores parce « depuis la déviation, on n’a jamais tenu compte des feux. Il faut, explique-t-il, que nous, en fonction de l’affluence, on priorise (…). On ne parle pas de feux ici ». Ici, c’est le carrefour que lui et son équipe ont dénommé « rails Nonsin » et qui dessert Tampouy, un quartier au Nord de la ville.

Ordinairement, ils assurent 22 carrefours dans la ville. Mais à l’occasion des fêtes, ils sont à 46 carrefours « grâce au concours des élèves de l’école nationale de la police » déployés en appui pour l’occasion. A ce passage à niveau (passage pour trains), « compte tenu de l’affluence, ce carrefour, c’est la régulation ».

Pas de temps pour la répression à cet endroit précis. Avec les travaux de l’échangeur du Nord, tout le flux d’usagers quittant le centre-ville et en direction du nord est redirigé sur ce tronçon. En raison de la densité du trafic, le terme utilisé est « évacuer ». L’évacuation consiste à oublier le feu tricolore  pour faire passer le maximum et éviter ainsi les embouteillages. «  Le soir, c’est le sens contraire lorsque les gens reviennent du travail ».

Déployer des policiers malgré l’existence de feux tricolores ?

« C’est après avoir observé que malgré la présence des feux tricolores, il y a beaucoup d’embouteillages », que le choix a été fait d’y placer des policiers qui « en temps d’embouteillages, interviennent pour évacuer, faire passer en oubliant vraiment le feu ». En plus, « dans cette pagaille, relève le responsable du service régional de la circulation et la sécurité routière, tant qu’on n’ouvre pas (l’échangeur), il faut accompagner pour éviter beaucoup de problèmes ».

Commissaire de police Ouédraogo Ousmane, chef service régional de la circulation et la sécurité routière du centre

Malgré ce dispositif-type mis en place les années antérieures, « nous constatons qu’en dépit de tout ça, les cas d’accidents montent toujours. Ça va toujours en chiffre croissant »,  informe de son côté l’officier Pulchérie Domba/Gourané,  cheffe de la section des accidents du commissariat central de la ville de Ouagadougou.

La vitesse

Selon le résultat des observations faites par elle et son équipe sur le terrain lors des constats,  la situation s’explique par la mise en circulation de vélomoteurs à grande vitesse. « Si l’on se réfère aux causes d’accidents que nous avons enregistrées,  nous voyons que la plupart des accidents sont dus à la vitesse », rapporte-t-elle.

Des démonstrations faites par les experts, poursuit-elle, il ressort que « lorsque vous circulez à une moindre allure, même s’il y a collusion, les dégâts sont moindres ». Par contre «  si vous êtes à une allure assez rapide, si vous rencontrez un obstacle, le choc est en ce moment concentré et les dégâts sont énormes ».

Comparaison faite, rouler à 30km/h et rencontrer un obstacle équivaut à chuter du premier étage. Et pour qui roule à 90km/h et se retrouve face un obstacle, cela est comparable à quelqu’un qui a chuté du neuvième étage. Conclusion : « La vitesse est liée à la gravité des conséquences enregistrées ».

La voirie, l’alcool et les excitants

Mais la vitesse n’est pas l’unique cause des accidents enregistrés, fait savoir la cheffe de la section des accidents du commissariat central. « Il y a aussi le fait que nos voies ne sont pas aussi comme il le faut. Nous avons des voies qui sont étroites ». De même « en fin d’année, on constate que la population s’augmente alors qu’en réalité, nos voies ne changent pas ». Pour l’officier de police, « l’environnement est en quelque sorte responsable des cas d’accidents qu’on enregistre ».

Ce ne sont pas les deux causes. Il y a celle du taux d’alcoolémie associé à la prise d’autres substances nocives constatées par les agents de police suite à certains accidents de la circulation. « Effectivement,  la consommation d’alcool est l’une des causes des accidents que nous enregistrons en période de fêtes. Il y a la vitesse, c’est vrai,  mais il y a la consommation d’alcool ou d’autres produits nocifs ».

Les élèves assistants de la police ont été appelés en renfort pour assurer la mission de sensibilisation et la fluidité du trafic dans la capitale Ouagadougou

Les chiffres disponibles non désagrégés font état de 10 878 cas d’accidents enregistrés en 2016 par le commissariat central de la ville et ceux des cinq autres arrondissements de la ville avec un total de 32 décès. « Ces 32 cas sont uniquement, les morts que nous avons retrouvés sur le terrain, ceux qui sont décédés immédiatement après l’accident », précise la responsable de la section accident. Les effectifs n’ont pas diminué en 2017. Au contraire. « Du 1er janvier au 20 décembre 2017,  nous avons un total de 11 108 cas avec 129 cas de décès », informe-t-elle.

« On aurait dû économiser ces policiers »

Considérant l’affluence en cette fin d’année dans les rues de la capitale Ouagadougou, la mission « principalement de régulation, d’observation » de ces policiers et élèves policiers s’étend du 23 décembre 2017  au 03 janvier 2018. « On va oublier la répression et maximiser sur la sensibilisation et la fluidité du trafic »,  annonce le commissaire Ouédraogo.

Ce choix, justifie-t-il,  « c’est l’état d’esprit des populations qui nous amène à faire ça ». Cet officier de police est ébahi et n’en revient pas face à une telle disposition avec la mobilisation d’autant d’effectifs pour rendre fluide la circulation à certains points précis. « Policier au feu… Il n’y a pas de raisons. S’il y a le feu, on ne doit pas mettre un policer…On aurait dû économiser ces policiers là pour d’autres services ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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