« Enlever Thiéba et mettre un sorcier, cela ne changera rien »
Le Chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, a rencontré la presse ce mercredi 10 janvier 2018. Il était accompagné du ministre de l’éducation nationale et de son collègue en charge de la communication. Au menu des échanges, la grève entamée par la Coordination nationale des syndicats de l’éducation. Le Premier ministre n’a pas souhaité divulguer les détails du contenu de la plateforme des enseignants, dans le souci de ne pas influencer les négociations en cours.
La Coordination nationale des syndicats de l’éducation, regroupant 15 organisations syndicales, est en grève du 9 au 11 janvier 2018. Les enseignants demandent de meilleures conditions de vie et de travail.
Quatre points essentiels sont contenus dans leur plateforme revendicative subdivisée en 23 sous-points. Les éducateurs réclament, entres autres, l’adoption d’un statut valorisant l’éducation, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de travail, la revalorisation du corps enseignant.
L’on compte à ce jour trois rencontres principales de négociations entamées avec le gouvernement burkinabè. « Vous savez, c’est à la mode, les sit-in », note d’emblée le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. Il indique pourtant avoir pris l’engagement de prendre en main les choses en rencontrant les syndicats le 20 novembre 2017.
Les réponses du gouvernement, concernant la plateforme revendicative des enseignants, ont été communiquées à ces derniers le 12 décembre. Mais les syndicats insatisfaits des réponses du gouvernement ont décidé de repartir en grève du 9 au 11 janvier 2018.
« Je suis surpris de ce qui se passe. Je me suis demandé comment peut-on déposer des préavis de grèves pendant que nous sommes toujours en négociations. J’ai été surpris de la grève des syndicats de l’éducation. J’ai été même surpris de la marche de ce 10 janvier », s’étonne le Chef du gouvernement. Les revendications des enseignants, selon lui, nécessitent des incidences financières jugées considérables : 50 milliards de FCFA par an.
« Le ministre de l’éducation nationale est un excellent ministre »
« Ma responsabilité est de faire en sorte que la finance publique soit toujours en bonne santé. Le Burkina Faso n’est pas un pays riche. Nous n’avons pas de café, ni de cacao. Nous avons un peu d’or. J’en appelle au sens du devoir. Il ne faut pas que nous en arrivions à perdre l’année scolaire. J’invite la coordination des syndicats à la retenue. Leurs revendications sont fondées. Mais nous devons trouver la solution ensemble dans le dialogue tout en suivant les principes de la fonction publique », lance le Premier ministre.
Paul Kaba Thiéba propose la voie du dialogue. Il appelle les enseignants à un « salutaire sursaut patriotique » pour éviter une année blanche. « C’est fini, les temps où on réglait les revendications par des intimidations, des violences. Mais, si c’était simple à régler, il y a longtemps on avait résolu ces questions », dit-il.
Le gouvernement, insiste le PM, est engagé à travailler avec les syndicats pour trouver des solutions équilibrées. A ce jour, 8 des 23 points revendicatifs ont été examinés et le gouvernement s’est engagé à apporter des solutions favorables au système éducatif.
Certains observateurs mettent en doute la compétence des membres du gouvernement ainsi que son chef. Voici la réponse de Paul Kaba Thiéba : « Le ministre de l’éducation nationale est un excellent ministre. Il fait très bien son travail. Vous pouvez même enlever Thiéba et mettre qui vous voulez. Ça ne change rien. Même si c’est un sorcier, cela ne changera rien ».
Noufou KINDO
Burkina 24
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