Francophonie : La lettre de Alain Mabanckou à Emmanuel Macron
L‘écrivain congolais Alain Mabanckou refusant la sollicitation du chef de l’Etat français Emmanuel Macron à participer à un projet de réforme de la Francophonie, a dans une lettre ouverte exposé ses griefs contre cette institution qui estime être l’instrument visant à perpétuer l’action coloniale de la France sur ses anciennes colonies en Afrique.
Alain Mabanckou a refusé de s’asseoir autour de la table qui devrait abriter les travaux de réflexion sur la francophonie et de la langue française. Cette invitation avait été émise par le chef de l’Etat français Emmanuel Macron lors de son discours à l’Université de Ouagadougou le 28 novembre 2017 puis renforcé dans un courrier officiel le 13 décembre de cette même année.
En réponse à cette sollicitation du président français, Alain Mabanckou a non seulement refusé de s’y associer mais a également expliqué les raisons de son refus. Selon lui, la Francophonie obéirait à la logique de perpétuer les desseins de la France coloniale.
L’écrivain s’indigne du silence coupable de la Francophonie face aux “régimes autocratiques, les élections truquées, le manque de liberté d’expression” en Afrique et dénonce “les accointances avec les dirigeants des républiques bananières qui décapitent les rêves de la jeunesse africaine…Ces despotes s’accrochent au pouvoir en bidouillant les constitutions (rédigées en français) sans pour autant susciter l’indignation de tous les gouvernements qui ont précédé votre arrivée à la tête de l’Etat”.
Lauréat du Prix Renaudot en 2006 et Grand Prix de littérature de l’Académie française en 2012, Alain Mabanckou s’est dit qu’en prenant part une réforme de la Francophonie, il se rendrait complice et coupable de ce système qui enlise l’Afrique et sa jeunesse depuis des lustres. Il a, par ailleurs, demandé au président français de prouver sa volonté de changement, afin de redonner confiance à la jeunesse africaine.
Cette dernière lettre est la deuxième du genre adressée par Alain Mabanckou à un président français après celle émise à l’endroit de François Hollande pour le silence de la France sur la crise politique dans son pays, la République du Congo.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU Burkina24
Source: Africanews
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