Rose Gloria Kouevi : « Les élèves ne lisent plus »
Vengeance fatale, est l’œuvre de Dédé Rose Gloria Kouevi. Elle parle d’une jeune fille qui cherche à se venger de David, l’amant de sa mère, mais découvre plus tard qu’il est son véritable père. Burkina24 a accordé le mercredi 24 janvier 2018 une interview à l’auteur pour parler de ce livre. Dédé Rose Gloria Kouevi (G.K) est écrivaine, réalisatrice de spectacle et présidente fondatrice de Kouevi productions. Elle est auteure de Parcours d’une femme battante parue en 2013 et de Vengeance fatale dont la dédicace a eu lieu le 20 janvier 2018.
B24 : De quoi parle Vengeance fatale ?
G.K : C’est une œuvre qui interpelle tout le monde. Tout est parti de l’abandon d’un enfant. Un enfant qui s’est senti abandonné par la société qui va se retrouver dans un réseau de prostitution dans une autre contrée. Ce réseau va l’amener à être plus triste. Elle se dira que sa vie n’a pas de sens. Et c’est ce qui va la motiver à se venger, faire payer à l’humanité ces maux. Ce qui fera sa perdition.
B24 : Votre première œuvre parle de la femme de même que ce livre. Pourquoi ?
G.K : A travers mes œuvres, j’interpelle la gent féminine, surtout les jeunes filles à ne pas juste dire qu’elles ne peuvent pas car tout est possible quand on le veut et personne ne fera le combat à notre place.
B24 : Vengeance fatale parle de grossesse précoce, un thèmeest toujours de l’actualité. Quel message voulez-vous véhiculer à travers cette œuvre ?
G.K : C’est un cri de cœur à tous les parents surtout à nos mères pour dire qu’un enfant est une bénédiction. Quand une grossesse précoce arrive à un moment, ça devient un autre souci. Ceci interpelle les jeunes filles à s’abstenir, se protéger, à aller vers des méthodes contraceptives pour éviter les abandons d’enfants et la mélancolie car c’est difficile de se retrouver. La preuve vivante, je sais de quoi je parle puisse que j’ai eu à vivre cela. Souvent, on a l’appui de nos mamans mais ce n’est pas souvent le cas.
B24 : Vengeance fatale s’inspire-t-elle de la vie de Gloria Kouevi ?
G.K : Non, Vengeance fatale parle de tout un chacun à travers les différents thèmes abordés dans l’œuvre. Mais elle parle d’une jeune fille nommée Nelly, qui a été abandonnée par sa mère, rejetée par la société et violée dès l’âge de 13 ans et plus tard livrée à la prostitution.
Obnubilée par un désir ardent de se venger, elle décide de s’en prendre à David, l’amant de sa mère car elle pense que c’est à cause de lui que sa mère l’a abandonnée. Pour elle David est la cause de tous ses problèmes. Malheureusement, l’amant de sa mère s’avère être son véritable père.
B24 : L’œuvre est sortie le 20 janvier 2018 et déjà vous participez à la Foire du livre le 7 février à Casablanca. Comment s’est faite la sélection ?
G.K : C’est par l’intermédiaire d’un ami. Vengeance fatale n’est pas uniquement burkinabè. Elle va faire le tour la CEDEAO à partir du mois de mars (2018). L’œuvre est accompagnée par une grande société ivoirienne qui fait son marketing et son management. Cette œuvre par rapport à la première a commencé à s’imposer le jour de la dédicace. L’œuvre a participé à « La nuit du livre » à l’Institut français de Ouagadougou.
B24 : En tant écrivaine, pensez- vous que la littérature burkinabè est en chute ?
G.K : Oui, elle est en chute parce que nous nous sommes adonnés à l’Internet, aux jeux vidéo, et aux films. Les élèves ne lisent plus. Et pourtant, lire, c’est voyager, c’est découvrir et se retrouver dans un univers qu’on ne connait pas. On connait la tradition de tout un chacun. Dans Vengeance fatale, on se retrouve dans un occultisme togolais, des rituels pour faire appel à la reine des eaux, une manière de découvrir la culture de l’autre.
B24 : Ne serait-il pas possible d’aller vers la numérisation des livres, vu que les élèves se retrouvent plus sur Internet que dans les bibliothèques ?
G.K : C’est possible ! Mais si les livres se retrouvent en lignes, les auteurs perdent. Il faut que ce soit l’Etat qui subventionne pour permettre à ces éditeurs et écrivains de s’en sortir. Ecrire un livre n’est pas compliqué, mais avoir une maison d’édition qui peut te donner de résultats satisfaisants, c’est compliqué. Imaginez si tu dois mettre 1.000.000 F CFA ou plus pour éditer ton œuvre et à la fin elle se retrouve en ligne, tu ne bénéficie pas.
Propos recueillis par Saly OUATTARA
Burkina24
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