Grève du SYNTSHA : Le plan B du ministère de la santé
Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) part en grève ce 31 janvier 2018 contre le procès engagé contre l’agent de santé Nonguézanga Kaboré et pour le respect du protocole d’accord signé le 13 mars 2017 avec la partie gouvernementale. Pour éviter que l’un des aspects de ladite grève ne se reproduise, le gouvernement met les bouchées doubles.
Accompagné de son collègue de l’administration territoriale Siméon Sawadogo, le ministre de la santé Nicolas Méda ont tenu à informer les maires d’arrondissement de la capitale sur la situation qui prévaut dans le département : la fermeture temporaire de la maternité du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, « la maternité de référence pour Ouagadougou et toute une grande partie du Burkina Faso » et le départ en grève des travailleurs de la santé humaine et animale pour protester contre le jugement d’un des leurs Nonguézanga Kaboré et contre « la lenteur » que le gouvernement met à mettre en œuvre le protocole d’accord signé le 13 mars 2017.
« Le syndicat maintient son mot d’ordre de grève en rajoutant des (raisons) sur lesquelles nous avançons », a noté le ministre de la santé tout en précisant la « position claire » du gouvernement sur le jugement. Dans ce cas-ci, « le Syndicat a comme interlocuteur le pouvoir judiciaire ». Pour ce qui est du protocole d’accord du 13 mars 2017 entre le SYNTSHA et le gouvernement, poursuit-il, « les choses avancent normalement ». Qu’à cela ne tienne ! A minuit ce 31 janvier, le SYNSHA ira en grève.
Avec la fermeture de cette maternité jusqu’au 18 février, soit trois semaines, le ministère a mis un dispositif pour « réorienter de façon efficace » les patientes vers les structures périphériques de référence que sont l’hôpital universitaire de Tengandogo, au centre hospitalier universitaire de Bogodogo, et au CMA de Pissy. Des structures qui ont été « renforcées en personnel » pour assurer la prise en charge des patientes pendant la période concernée.
« Il n’y a pas de panique. La situation est maitrisée. Nous avons mis en place des ambulances pour faciliter le transport des gynécologues qui sont d’astreinte vers les structures où ils doivent appuyer », a déclaré Dr Ouédraogo Francine, secrétaire générale du ministère de la santé.
Recours aux SSFA, aux étudiants, aux stagiaires
« Pour éviter la grève, il fallait que le gouvernement annule le jugement qui aura lieu demain à Ouahigouya de Monsieur Kaboré Nonguezanga qui est poursuivi depuis 2012 pour non-assistance à personne en danger à la suite du décès d’une dame à Seguenega à l’occasion d’une complication d’une grossesse, pendant un grève, qui ne s’est pas bien passée en termes d’issue où la femme est décédée », a résumé le ministre de la santé.
Ne pouvant accéder à cette requête, séparation de pouvoir oblige, l’exécutif s’attèle pour « faire en sorte qu’un service minimum, sinon qu’un service entier puisse être offert » en réquisitionnant ceux dont la présence est nécessaire pour assurer la continuité des soins. Font partie les stagiaires, les étudiants, « les médecins disposés à travailler malgré la grève ».
Pour ce qui est des réquisitions, « des gouverneurs ont déjà signé les lettres » a informé la secrétaire générale du ministère. Le Service de santé des forces armées (SSFA) n’est pas en reste. Le ministère de la santé y a recours. « Nous avons en plus informé le service de santé des armées de nous aider à mobiliser tous ceux qui peuvent être mobilisés au niveau du service de santé des armées pour renforcer les services de santé là où cela est possible », a indiqué Nicolas Méda.
Oui Koueta
Burkina24
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