Burkina : Les légumineuses à l’honneur à Koumbané
Spéculations dont la culture est pratiquée par environ 69,2% des ménages agricoles du pays, la cause des légumineuses a conduit le chef de l’Etat, le Premier ministre et des membres de son équipe, le directeur de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et le président de la confédération mondiale des légumineuses ce lundi 19 février 2018 à Koumbané dans la région du Nord.
A Koumbané, village situé à une trentaine de kilomètres de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, la journée de ce lundi a été consacrée aux enjeux liés à la production des légumineuses qui « occupent une place de choix dans le panier alimentaire lors des périodes de soudure et constituent des sources de revenus indispensables pour assurer les dépenses quotidiennes des ménages » dans les localités où la ressource eau est disponible pour le faire.
Rentré du sommet de Munich consacré à la sécurité tout court, Roch Kaboré s’y est déplacé pour parler de sécurité alimentaire, nutritionnelle et création d’emplois pour jeunes et femmes. « Pour trouver de l’emploi pour tous, a-t-il formulé, il faut qu’on s’intéresse à tous les domaines y compris l’agriculture et l’élevage. Nous avons intérêt à faire en sorte que la journée des légumineuses ne soit pas simplement mais que ça corresponde à des rentrées – enrichissement de nos producteurs.»
Koumbané a servi de tribune à Moussa Koné, nouveau président de la chambre nationale d’agriculture pour donner de la valeur à la profession d’agriculteur. Avec pour fondement la « forte contribution » du secteur à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la création d’emplois et sa « place prépondérante dans l’économie nationale ». « Les revenus des producteurs peuvent être améliorés à travers le développement et la promotion des filières légumineuses. C’est un créneau à explorer pour (…) la transformation significative de l’agriculture burkinabè », dit-il.
Le bilan de la campagne agricole écoulée milite en faveur de l’exploration de cette piste. Avec un déficit céréalier évalué à plus de 72 000 tonnes, le maraichage se pose comme une alternative pour les populations qui vivent à côté des retenues d’eau comme les habitants qui dépendent du barrage de Tougou. Encore faut-il que les sources d’eau ne tarissent pas.
Agir sans attendre tout de l’extérieur
Le maire de Namissiguima, commune de 28 villages incluant Koumbané s’est fait le porte-parole des populations de la région du Nord dont qui est à l’image du Burkina Faso, un pays où l’agriculture reste de loin la principale activité des populations en plaidant leur sort. « Si rien n’est fait pour réhabiliter ce barrage, importante infrastructure socio-économique, alerte Belem Hamadé Kabaré, des milliers de producteurs agricoles et d’éleveurs, il ne sera plus qu’un souvenir dans moins d’une dizaine d’années ».
Pour éviter l’enlisement total de cette retenue, le chef de l’Etat informe avoir donné « des instructions immédiatement » au ministre de l’eau afin que courant 2018 une étude soit menée pour remettre dans les meilleures conditions ce barrage. Cependant, relativise Roch Kaboré, « le problème du développement du Burkina Faso, ce n’est pas la baguette magique. Nous devons travailler sur la base de notre propre économie, sur la base de l’appui que nos partenaires auront à nous donner en prenant appui sur les priorités que nous aurons à définir ».
Les légumineuses les plus connues et produites au Burkina sont le niébé, le voandzou ou pois de terre et l’arachide. Les chiffres délivrés par Jacob Ouédraogo, ministre de l’agriculture, il ressort que durant les deux dernières années 15% des superficies emblavées ont été consacrées à leur production et leur culture serait pratiquée par 69,2% des ménages agricoles. Les attentes de cette année s’élèvent à une production d’environ 760 000 tonnes de niébé, 62 000 de pois de terre, et 537 000 d’arachides.
Reconnaissance du « rôle fondamental joué par le Burkina Faso »
A la suite de Huseyin Arslan, président de la confédération mondiale des légumineuses (GPC), José Graziano da Silva, directeur général de la FAO a relevé lui aussi les valeurs nutritives qui demeurent méconnues malgré qu’elles aient « d’importants avantages pour la santé ». Graziano da Silva a également souligné « le rôle fondamental joué par le Burkina Faso » pour la cause des légumineuses à travers l’implication du chef de l’Etat et de son épouse lors de la cérémonie de clôture de l’année internationale des légumineuses 2016 célébrée en février 2017.
Au cours de cette célébration, les participants avaient proposé l’institution d’une journée internationale des légumineuses. Elle a été « approuvée » par la conférence de de la FAO et soumise à l’assemblée générale des Nations Unies. « Une des principales forces a été l’engagement personnel de la première dame Sika et M. Kaboré. Leur engagement personnel dans le plaidoyer et le soutien aux légumineuses a été déterminant pour les impacts positifs que ces cultures ont », a soutenu le président de la confédération mondiale des légumineuses.
Le directeur général de la FAO a partagé son espoir de voir « une décision positive » intervenir au cours de la prochaine séance de l’Assemblée pour l’institution future d’une date consacrée aux légumineuses, « ces aliments qui sont des sources essentielles de protéines ».
Oui Koueta
Burkina24
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