Kom-Yilma : Pour que les menstrues ne soient plus un frein à l’école

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« Kom-Yilma » (enfants propres, en bonne santé) est l’un des projets de l’ONG Catholic Relief Services (CRS) pour inculquer la culture de l’hygiène et de l’assainissement aux enfants. Une des particularités de ce projet est la mise en place d’un système de gestion hygiénique des menstrues dans les écoles, dans la région du Centre-Nord.

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L’apparition des menstrues ou règles, écoulement vaginal de sang chez les femmes non enceintes,  marque le passage de l’enfance à l’adolescence chez la fille. Elle peut également être le début ou la cause d’une mauvaise performance de l’élève à l’école.

Le projet « Kom-Yilma », conduit par Catholic Relief Services (CRS) dans le Centre-Nord, a intégré cette donne.   Les blocs de latrines construits dans les écoles dans le cadre du projet sont équipés de salle de rechange pour la gestion hygiénique des menstrues.

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Cette innovation vise à répondre à la non-adaptation des latrines aux besoins des filles et au manque de connaissances et d’informations sur la menstruation. 

En dehors des infrastructures, un certain  nombre d’activités sont organisées comme la formation des communautés scolaires sur l’utilisation et l’entretien de la salle de rechange.  L’objectif recherché est de réduire le taux d’absentéisme et d’abandon des filles à cause des menstrues.

L’équipe à l’étape de la sortie à Foula

Le maire de la commune Korsimoro, Salamata Ouédraogo, a félicité le projet. « En matière de santé de la jeune fille, le projet nous appuie par les formations sur l’encadrement des jeunes filles en matière d’hygiène. L’avantage de la salle de rechange, c’est de permettre aux filles de ne pas rentrer à la maison et de prendre une douche, de se changer et revenir suivre les cours »,  a témoigné, pour sa part, le directeur de l’école de Foula, Félix Noël N’Do.

Salamata Ouédraogo, maire de la commune Korsimoro

Le directeur de l’école a expliqué un cas vécu à sa première année à Foula. A cette époque, les salles de rechange n’existaient pas. Interrogée, une élève a refusé catégoriquement d’aller corriger un exercice au tableau. Suite à l’insistance du maître, elle a pris ses bagages et  a quitté la classe, en pleurs, sous les quolibets de ses camarades.  C’est à ce moment que l’enseignant a compris qu’elle avait son pagne taché.  Malgré moult négociations pour la convaincre de reprendre le chemin de l’école, la jeune fille a refusé. 

Lire aussi  👉« Kom-Yilma » : Promouvoir l’hygiene et l’assainissement dans les écoles de la province du Bam

Avec l’arrivée de ce projet et la sensibilisation des filles, Félix Noël N’Do affirme être désormais armé pour parer à d’éventuels cas similaires.

Félix Noël N’Do, le directeur de l’école de Foula

« Ces salles de rechange sont une réponse à la gestion des menstrues à l’école. Cette année, c’est environ une vingtaine de filles qui utilisent ces salles», a-t-il conclu. 

Romain Bamago, directeur de l’école de Mané, a expliqué le fonctionnement de la gestion hygiénique des menstrues dans son école. 

A l’écouter, en début d’année, les mentors (des femmes chargées du suivi des filles) font le ciblage des potentielles  futures filles pubères, notamment, les élèves de 10 ans de CE2 et plus. Ensuite, des rencontres d’échanges sont organisées pour préparer psychologiquement  celles qui n’ont pas encore vu leurs menstrues et pour gérer celles qui ont déjà entamé la vie de femme.

« La présence des menstrues peut être l’objet d’abandons ou d’absentéismes. Pour le cas de celle qui vient de voir ses menstrues pour la première fois, ce sont les mentors qui s’en chargent. Chaque mentor a un groupe de filles qu’elle suit », a-t-il fait savoir. Par ailleurs dans son école, il produit de l’eau de javel pour purifier l’eau avant la consommation.  

En rappel, l’objectif de « Kom-Yilma» est d’entraîner un changement de comportement positif dans le domaine de l’eau potable, de l’hygiène  et de l’assainissement chez les élèves, les  enseignants, les parents et les membres de la communauté de la région du Centre- Nord. Ce projet  est un complément du programme « Beoog Biiga », financé à hauteur de 3.148 millions de dollars par la Fondation « The Leona M. and Harry B. Helmsley Charitable Trust » et exécuté par CRS dans les provinces du Bam et du Sanmatenga.

Jules César KABORE

Burkina 24

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