Procès du putsch : « Je défends de façon insurrectionnelle ce dossier »
Les généraux Gilbert Diendéré et Djibril lBassolé et 82 autres accusés ont comparu ce 27 février 2018 devant le tribunal militaire, délocalisé dans la salle de banquets à Ouaga 2000, pour répondre des faits reprochés à eux et commis pendant le putsch du 16 septembre 2015.
Le procès ministère public contre Gilbert Diendéré s’est ouvert ce mardi 27 février 2018 à Ouagadougou.
Le président Seydou Ouédraogo et son conseiller ont pris une ordonnance pour passer outre le principe hiérarchique pour choisir deux juges assesseurs de grade inférieur afin d’étoffer son équipe. Mais les avocats de la défense se sont attaqués à la légalité du tribunal.
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A noter que le décret pris portant renouvellement des membres du Tribunal le 23 janvier a été publié le 22 février 2018 dans le journal officiel. Selon les textes, le décret entre en vigueur 8 jours francs à partir de la date de publication. Ce qui n’a pas été le cas selon le conseil de la défense.
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Le président du Tribunal était décidé à poursuivre la constitution du tribunal avec la désignation des deux juges assesseurs, mais les avocats se sont retirés pour protester. La séance a été suspendue 5 minutes après par le président du tribunal. Pour le moment, aucune date de reprise n’a été délivrée.
Les avis des avocats
Me Bayala Rodrigue, membre du conseil des accusés
« Le décret qui nomme le renouvellement des membres du tribunal militaire n’est pas rentré en vigueur parce qu’il doit être publié au journal officiel et exécutoire dans 8 jours francs soit 10 jours après sa publication. 22 au 27 février ce n’est pas 10 jours. Donc, ce n’est pas un texte applicable en vertu duquel le tribunal peut siéger. Nous avons estimé que nous ne pouvons pas être complices de cette violation flagrante de la loi.
Parce que nous sommes venus pour plaider devant une juridiction. S’il n’y a pas de juridiction, nous n’allons pas plaider. C’est pour cela que nous nous sommes retirés. Parce que le président a déjà pris une décision alors que lui-même est nommé en vertu du même décret et ne peut pas constituer un tribunal. Nous n’avons pas peur de ce procès, nous sommes sereins. Je suis un insurgé donc, je défends de façon insurrectionnelle ce dossier.
Nous avons dit tout simplement qu’il faut constater qu’il n’y a pas de texte à l’heure actuelle qui est en vigueur qui permet au tribunal de se réunir. La décision de sagesse consistera à dire de renvoyer tout simplement le dossier. Mais nous n’avons pas fait de demande de renvoi. Le décret en vertu duquel il siège comme président n’est pas encore en vigueur. Il n’est pas président de la Chambre, première instance du tribunal militaire ».
Me Guy Hervé Kam, membre du conseil de la partie civile
« Tôt ou tard les personnes poursuivies devront rendre compte au peuple burkinabè. La suite, c’est que le président a suspendu l’audience sans donner de nouvelle date. Nous attendons que les personnes poursuivies et les parties civiles soient citées à nouveau pour une nouvelle audience. Ce n’est pas une déception. C’était prévisible. Cela confirme que ceux qui crient à la détention arbitraire et autres, montre par là qu’ils ne veulent pas être jugés et de répondre aux Burkinabè qui sont morts. Ils ne veulent pas dire pourquoi mais, ils le diront un jour ».
A l’entame du procès, dans la salle d’audience, le général Gilbert Diendéré était visiblement serein, tout en mâchant un chewin gum en souriant. A côté de lui, le général Djibril Bassolé, lui, ne semblait pas être bien en point. En rappel, pour ce mardi 27 février 2018, on notait 84 accusés dont 4 absents et 9 fugitifs, 304 parties civiles.
Jules César KABORE et Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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Un adage dit à propos des lâches: « Courir en lâchant des gaz n’a jamais sauvé l’Hyène »! Si j’étais présidente du tribunal, je reporterais ce procès à l’an prochain, pendant ce temps tout le monde au gnouf et plus de liberté provisoire!