5e JCFA : Clôture en beauté
La 5e édition des journées cinématographiques de la femme Africaine de l’image (JCFA) a refermé ses portes ce mercredi 7 mars 2018 sur une note de satisfaction malgré la peur qui planait sur l’évènement.
Les attaques qu’a connues le Burkina le 2 mars ont sacrifié l’ouverture officielle de l’évènement prévue plus tard dans la soirée et bouleversé le programme d’activités. Mais c’est sans compter sur la détermination de ces femmes cinéastes venues des quatre coins de l’Afrique.
Bien qu’ayant la possibilité de repartir dans leurs pays respectifs, « parce que, explique Ardiouma Soma, délégué général FESPACO, on avait un partenariat avec Royal air Maroc qui pouvait les ramener s’ils voulaient », ces amazones ont été des plus fortes que la peur.
5 jours durant, du 2 au 7 mars 2018, elles ont tout en compatissant à la douleur du pays d’hôte, déroulé le programme de leurs activités normalement. Programme qui s’étalait entre projections de films, ateliers et conférences.
Ainsi elles marquent leur solidarité. «Nous les femmes, nous sommes celles qui donnent la vie, donc tout ce qui s’est passé ne devrait pas nous empêcher d’avancer parce que nous sommes simplement des femmes. Si un malheur frappe l’Afrique, nous vos mamans, nous, vos femmes, nous vos filles, nous serons debout. Cela ne doit pas nous empêcher d’avancer », a laissé entendre dans le discours prononcé par leur représentante, la comédienne ivoirienne, Naky Sy Savané avant de présenter ses condoléances aux familles éplorées.
Et le ministre de la culture et du tourisme, Karim Sango de trouver là, un témoignage fort, une image forte renvoyée aux terroristes.
Néanmoins, les fréquentations de l’évènement par le public prendront un coup. C’est une participation relative mais très animée, des débats enrichissants, note Ardiouma Soma.
Bilan positif pour les actrices du cinéma. Arice Siapi, productrice camerounaise, dit tirer profit et repart avec des contacts et un projet développé. Quant à Rokaya Niang, comédienne sénégalaise, elle dit repartir avec beaucoup de bagages après les formations.
Des hommes avertis du cinéma étaient aussi à leurs côtés pour mener les débats sur les défis du numérique pour la femme professionnelle de l’image, thème choisi pour l’édition.
Il s’est agi alors pour Balifu Bakupa, conférencier et cinéaste congolais, de montrer les limites qu’ils ont dans l’utilisation du numérique et les propositions qu’offre le numérique.
« Pour les femmes cinéastes, cela apporte du nouveau. Au lieu de s’éloigner de la maison, vu l’éducation de la femme africaine, qui sont des épouses, elles peuvent continuer à travailler à la maison ou au bureau ou elles peuvent même être au bureau et à surveiller la maison. C’est aussi valable pour les hommes. Si avant, il fallait voyager pour des archives, maintenant on peut rester à la maison et avoir accès aux archives sur Internet».
Un hommage a été rendu à deux d’entre elles, notamment la Burkinabè Aminata Ouédraogo, et Naky Sy SAvané, comédienne ivoirienne et promotrice du Festival, comme des exemples de femmes battantes du milieu.
Rendez-vous a été pris dans deux ans pour la 6e édition.
Revelyn SOME
Burkina24
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