La plume de Kanadèle ǀ Besoin urgent du numéro d’Aristide Bancé !

SOS, j’ai besoin urgemment du numéro de Aristide Bansé ou des frères Traoré. C’est pas les Traoré de votre quartier là, c’est les vrais, ceux qui jouent au ballon rond. Si je vous donne le motif, je suis sûre que vous voudrez bien m’aider.

Voilà, je m’appelle Kanadèle. J’ai un Bac+10 comme beaucoup d’entre vous mais vrai vrai-là, ça ne suit pas trop. Et ce qui m’inquiète encore plus,  c’est que j’ai fait un constat. Je connais un monsieur, il s’appelle Zerbo Tindaogo. Il  a un Bac+15 et travaille au ministère de la place.

Il connaît papier comme personne parce qu’il est bosseur mais avec le salaire qu’il a, en plus même de son fonds commun, c’est tellement chaud avec ses charges souvent qu’il n’hésite pas à taper dans la caisse pour boucher ses trous. Et il a plusieurs de ses pairs qui font pareil à tel point qu’ils mettent le pays en retard. Mais le jour où ça va péter, il va manquer de la place à la MACO.

« Caisse noire »

Plus loin sous d’autres cieux, il y a un autre monsieur qui s’appelle Franco Fion. Lui son bac vaut plus 30 même, tellement il connaît. On a même failli le propulser à la tête de l’État mais on a découvert juste à temps que lui aussi il tapait dans la caisse. Je vous épargne les détails mais à l’heure où je vous parle, niveau crédibilité il est au point mort.

Et que dire de cet excellent orateur hors pair dont les discours ont fait écho mondial et qui aujourd’hui traine une affaire de “caisse noire”? Vous l’aurez bien sûr deviné. Nico Sarko bien sûr! Bac+40 au minimum.

Bon bref, revenons au sujet. Moi au vu de tout ça je cherche le numéro de Bansé pour qu’il me pistonne chez les Etalons. Avec mon bac+10, ce que les entreprises me proposent comme salaire suffit à peine pour couvrir mes charges personnelles alors que j’ai tout un village derrière qui compte sur moi, dans ma famille. Il y a des veuves et des orphelins à qui je voudrais bien donner un petit coup de main mais c’est un peu chaud.

Parallèle

Mais partant de mon premier constat, j’ai fait le parallèle chez nos amis footballeurs et je me suis rendue compte que là-bas niveau paie c’est carrément le pays des merveilles.

De nos 11 nationaux en passant par Didier Drogba, Samuel Eto’o sans compter les tous puissants Messi et Ronaldo, il n’y a aucun canard boiteux. Mieux encore, il font ce qu’ils aiment, le public les aime et l’argent les poursuit, nom d’un ballon!!!

Quand je vois le petit Mbappé, née hier soir sous mes yeux ici…jugez-en vous même!

Donc j’ai bien réfléchi et je me suis rappelée que j’ai un physique de sportif, ceux qui me connaissent peuvent témoigner de la solidité de mes mollets. D’ailleurs au lycée l’EPS était ma matière de base et j’étais un peu go-garçon. Donc il suffit d’un gros maillot et un tour chez le coiffeur de Bansé et le public n’y verra que du feu!

Pour l’âge c’est vrai certains diront 31 ans c’est trop mais laissez-moi vous dire qu’amputer 10 ans c’est une simple formalité ici au Faso. D’ailleurs si la mairie de Ouagadougou veut compliquer, j’ai entendu parler d’un lion indomptable qui avait 22 ans alors que sa fille aînée en avait 20 donc on peut tranquillement aller faire ça à Douala.

Voilà, voilà joli projet professionnel non?

Assez de plaisanterie !

Donc si tu as les numéros, pardon donne-les moi. Je ne leur dirais pas que c’est toi. Je garderai l’anatomie, pardon l’l’anonymat.

Allez, assez plaisanter ! C’est juste pour rigoler un peu et vous souhaiter un bon début de 2ème trimestre 2018, car avec un premier qui n’a pas été tout joyeux pour le pays, prions que les 3 autres connaissent plus de quiétude.

 De plus, comparaison n’est pas raison et il en faut de toutes les compétences pour construire un pays. Du plus petit métier à l’occupant du fauteuil de Kossyam, chacun a sa place et comme disait l’autre “si tu bara tu vas daba” pour dire si tu travailles, tu vas manger. Donc, travaillons, poussons notre ambition et construisons notre beau Faso!

J’oubliais, ceux qui tapent dans la caisse, pardon,  arrêtez ! 

Kanadèle ZONGO

Chroniqueuse pour Burkina24

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Une plume pas comme les autres, qui ne vous promet le respect d’aucune règle d’écriture littéraire ou journalistique mais qui a pour ambition de réveiller le grand lecteur qui sommeille en vous à travers des thèmes sur la vie de tous les jours, votre vie, celle de la voisine, de l’oncle, bref, vous le découvrirez au fil du temps.

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