Burkina : La migration sur les planches
La crise migratoire ne cesse de faire des vagues. Elle inspire des artistes. Deux jeunes Chorégraphes-comédiens, Giles Gouba et Bachir Tassembédo, de la compagnie « Marbayassa» de Ouagadougou dans un imaginaire, dépeignent en danse et théâtre le fléau dans « Gibraltar », mis en scène par Guy Giroud ce samedi 21 avril 2018 au CDC la Termitière de Ouagadougou.
Salif, 3e fils de Sokina, pauvre vieillard aveugle, rêve de l’eldorado. Il ne résiste pas à l’appel de l’Europe. Musique Hip hop à tue-tête à la maison, style casquette renversée, jeans et Polo, le rêve américain le hante. Il crache sur tout. Il hait la chinoiserie. Le boutiquier du quartier, un miraculé de retour de l’immigration, n’est pas épargné. Il ne cesse de le traiter de « fou» d’être revenu s’installer en Afrique alors qu’il avait eu la chance de traverser le mur de barbelés à la frontière de l’Espagne.
Las de subir les courroux de celui-ci, il décide de lui raconter son histoire. A Gibraltar, c’est là où son aventure prend fin parce que, pris soudain de remords, après six mois à errer sur la route, il comprend que sa vie était à Ouaga.
La danse chorégraphique , qui s’intègre par moment après un monologue ou un dialogue, va raconter durant une heure, ce périple, ces difficultés, des corps qui heurtent des obstacles et tombent, qui avancent difficilement.
Mise en scène
Mis en scène par Guy Giroux, les deux jeunes comédiens porteront l’histoire de leurs semblables, ces nombreux autres jeunes qui partent ou qui en rêvent sans que la pièce ne les juge. Elle pose des problématiques à partir desquelles le spectateur se fait son chemin.
Même pour Bachir Tassembédo, l’un des comédiens, cette histoire inspirée du réel, des confidences des camarades, « parce que bon nombre de jeunes rêvent de partir en espérant trouver le meilleur », reste des questionnements qui lui trottent toujours dans la tête.
« Nous les jeunes de Ouaga, quand on cause, il y a beaucoup d’entre nous qui disent qu’ils ont envie de partir. Même s’ils ont du boulot, ils rêvent de partir. J’en connais plein qui avaient un boulot, un salaire qui parlaient de partir et qui sont effectivement partis », a-t-il déploré.
Après cette première à Ouagadougou, la pièce représentera le Burkina Faso au festival d’Avignon en juillet prochain.
Revelyn SOME
Burkina24
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