Burkina : Arsenal déployé contre la transmission générationnelle de la pauvreté à Sabtenga
Dans sa quête pour faire mettre un terme au « cycle de transmission générationnelle de la pauvreté chronique » qui a « un visage féminin » sous nos cieux, le gouvernement et son partenaire de la Banque mondiale associent leurs efforts à travers le financement additionnel d’un montant de 3 milliards de F CFA.
En avril 2014, le conseil des administrateurs de la Banque mondiale approuvait l’octroi d’un crédit destiné à aider le Burkina à déployer un système national de protection sociale avec pour but de faire reculer la pauvreté et la faim. Dénommé projets de filets sociaux au Burkina Faso, le système financé à hauteur de 50 millions de dollars par l’Association internationale de développement (IDA) est déployé dans le pays depuis septembre 2014 au profit de quelque 40 000 ménages.
Implémenté au départ dans les deux provinces des régions du Nord que sont le Yatenga et le Zandoma, puis ensuite dans l’Est (Gourma, Kompienga et Tapoa) et dans le Centre-Est (Boulgou, Koulpélogo), le projet a été étendu sur les provinces du Séno, du Yagha, de l’Oudalan et du Soum dans le Sahel, les provinces du Nayala et du Sourou dans la Boucle du Mouhoun et la province du Bam dans le Centre-nord.
Chiffres
Cet ajout s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL). Cela a été rendu possible suite à l’obtention d’un financement additionnel d’un montant de trois milliards de F CFA pour rendre possible la mise à l’échelle du programme de transferts monétaires et le rendre plus adaptable pour une riposte de taille aux chocs et à l’insécurité alimentaire.
Selon les données du ministère de la femme de la solidarité nationale et de la famille, depuis le lancement du premier paiement de cash transfert au profit de 15 000 ménages de la région du Nord en septembre 2015, les ménages continuent de percevoir régulièrement leur cash. Depuis lors, ce sont ainsi 4 milliards 470 millions 770 milles F CFA qui ont été transférés à quelque 24 500 ménages considérés comme vulnérables dans le Nord et 7 612 dans le Centre-Ouest.
Le paiement est tributaire du nombre d’enfants soit 30 000 F CFA pour les ménages ayant plus de 5 enfants et de 40 000 F CFA lorsque le ménage compte plus de 6 enfants. Les paiements se font par trimestre et chaque bénéficiaire a droit à 12 paiements. C’est un peu plus de 19 milliards de F CFA qui seront versés aux quelque 52 000 ménages bénéficiaires.
A ces transferts monétaires effectués par l’entremise du Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) et l’ONATEL, la ministre Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marschall annonce un appui en vivres périodiques pour « permettre à ces ménages de se relever ».
Pour y arriver, elle dit compter sur les hommes, maris des femmes bénéficiaires, sans qui, le projet n’aura pas d’impact. « Nous espérons que ce projet va consolider les ménages au lieu de les séparer », a insisté la ministre de la famille avant d’appeler les hommes à accompagner leurs femmes. « Quand une femme est épanouie, c’est tout le ménage qui est épanoui », est-elle convaincue.
Cheick Kanté, représentant résident de la Banque mondiale a lui aussi partagé ses espérances avec l’auditoire de ce 15 mai dans le village de Sabtenga dans la province du Boulgou. « Nous espérons que ces transferts monétaires dont vont bénéficier quelques centaines de ménages vont leur permettre de s’assurer que leurs enfants vont aller à l’école et surtout les filles et vont s’assurer que les plus petits ne soient plus malnutris ». Il fonde ainsi l’espoir qu’avec cette mise à échelle du projet filets sociaux « dans un horizon pas plus tard que 2030, l’extrême pauvreté ne soit qu’un mauvais souvenir au Burkina Faso ».
« A l’heure actuelle, je suis au soleil. Mais je prie Dieu pour aller à l’ombre »
Salamatou Darga fait partie des bénéficiaires desquelles il est attendu une fructification des transferts pour « tirer ces populations de l’extrême pauvreté et en faire des participants à la croissance économique et à la soutenabilité de cette croissance ». Et elle est plutôt ambitieuse et surtout clairvoyante. Combattante, elle n’entend pas se laisser décourager par les charges de ses trois enfants. A l’écouter, elle est le pilier d’une famille qui compte beaucoup sur elle pour sortir du dessous du seuil de la pauvreté.
« On parle de la santé des enfants dedans. On parle de la nutrition des enfants. On parle de leurs frais de scolarité et de gérer même le ménage. Je pars doucement avec l’argent et prie Dieu. Le projet va finir d’ici deux ans. D’ici là, que je puisse montrer à quelqu’un ce que le projet m’a apporté. A l’heure actuelle, je suis au soleil. Mais je prie à Dieu pour aller à l’ombre», professe-t-elle.
Si elle y parvient, elle aura réalisé le rêve du premier adjoint au maire de la commune de Tenkodogo Ousmane Bangré. Les maires ayant besoin d’hommes et de femmes « libres pour bâtir » les communes, il ne cache pas ses attentes de ses administrés, car dit-il, « chaque bras, chaque main doit apporter sa pierre ». De même il n’a pas caché sa joie de constater que des ménages sont accompagnés « à rompre le cycle de transmission générationnelle de la pauvreté chronique dans notre pays. »
Oui Koueta
Burkina24
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Bonjour ; belle initiative . ce projet est beau en appuyant les ménages pauvres avec de l’argent liquide. c’est bien mais il ya un adage qui dit qu’il vaut mieux apprendre à quelqu’un à pêcher
que de lui donner du poisson tous les jours.
a mon avis ce partenaire devrait faire une étude terrain pour recenser tous les besoins et les opportunités de chaque zone et voir ce qu’il peut accompagner pour le développement de leurs activités génératrices de revenus.