Procès du putsch : « Ça devient déprimant »
Prévue débuter à 11h 00, c’est finalement à 11h 46 que le Tribunal a pris place pour commencer l’audience entrant dans le cadre du procès du Coup d’Etat de septembre 2015, le jeudi 14 juin 2018 dans la Salle des fêtes de Ouaga 2000. Pour l’audience précédente, des avocats de la défense avaient demandé un renvoi pour permettre la commission d’avocats pour des accusés dont Relwendé Compaoré et Me Mamadou Traoré. Cette demande a été rejetée par le président du tribunal.
Comme un pas en arrière. L’essentiel du débat à l’audience du jeudi 14 juin 2018 qui a pris fin à 13h a concerné la requête de surseoir introduite par Me Solange Zéba, avocate de l’accusé Moussa Nébié dit Rambo. Le 11 juin 2018, elle a déposé une requête aux fins de récusation du Conseiller Seydou Ouédraogo, président du tribunal et de son second, le Conseiller Emmanuel Konéné.
Cette requête a été déposée à la Chambre criminelle de la Cour de cassation. Me Zéba a alors informé le président du Président tribunal, par voie d’huissier, de cette procédure engagée pour dénoncer « sa régularité, sa légitimité et sa compétence ». Pour permettre à la Cour de cassation de statuer sur la requête, l’avocate a sollicité de surseoir au procès. Selon le Parquet militaire et les avocats de la partie civile, la notification de cette demande à la Cour de première instance dirigée par Seydou Ouédraogo devrait émaner du Secrétariat général de la Cour de cassation et non par voie d’huissier.
« La requête n’a pas respecté la procédure », a ainsi tonné le parquet. Me Kam, avocat de la partie civile, a quant à lui expliqué que certains avocats de la défense tentent « de tout faire pour perturber l’audience ». Pour lui, non seulement la procédure n’a pas été suivie, mais la demande de l’avocate n’a aucun fondement juridique. « C’est simplement une information », ajoute Me Kam avant de rappeler aux avocats de la défense le « sérieux » du procès : « ce n’est pas parce que nous sommes dans une salle de fête que nous sommes à une fête ».
Et à Me Farama, également avocat de la partie civile de renchérir : « ça devient déprimant. On n’est plus dans le débat juridique. Ça frise la provocation », dit-il. Le débat a déjà été mené en tout début du procès, poursuit-il, avant d’abonder dans le même sens que le parquet en demandant au tribunal de rejeter la demande de Me Zéba Solange.
Après une suspension de près de 30 minutes, le président du tribunal a livré la décision de la cour. La requête de Me Zéba est rejetée, a dit Seydou Ouédraogo. Ses conditions d’applications ne sont pas respectées, motive le président du tribunal tout en précisant que la requête de Me Zéba lui doit être notifiée par le secrétariat général de la Chambre criminelle de la Cour de cassation selon le droit. A la suite de sa décision, Seydou Ouédraogo a suspendu l’audience. Elle reprend le 29 juin 2018 à 9h.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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Ce sont des avocats ce qui sous-entend qu’ils connaissent le Droit et ses règles. Pour moi, c’est juste pour saboter le procès enfin que le peuple perd confiance aux dirigeants mais on les voit venir.
L’idéal serait d’organiser un huis-clos entre le tribunal, la partie civile et la défense en vue de traiter les questions de procédure. A la suite, on reprendra le procès quand ils auront régler leurs problèmes. On n’ pas besoin de fatiguer tout le monde avec ses problèmes.