Procès du putsch : « Ma mission, c’était de rester dans le véhicule »

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Déjà, deux inculpés sont passés à la barre pour répondre des faits qui leur sont reprochés dans le procès du coup d’Etat de septembre 2015. Tout comme Zerbo Laoko Mohammed, le second accusé à se présenter devant la cour le lundi 2 juillet 2018, le Sergent Poda Ollo Stanislas Silvère, élément de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP),  n’a pas reconnu les chefs d’accusation qui pèsent sur lui. Le Sergent Poda Ollo Stanislas Silvère est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et complicité de dégradation volontaire aggravée de biens.

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A l’annonce de ces faits qui lui sont imputés, l’accusé les a d’office niés. « Je ne reconnais pas les faits », dit-il avant de s’expliquer. « Ça fait trois (03) fois que je viens devant vous (le tribunal militaire) pour m’expliquer », poursuit l’ex soldat du RSP défendu par Me Dorimana Issac, avocat commis d’office.

L’inculpé Poda Ollo Stanislas Silvère est un habitué des coulisses du Tribunal militaire. Impliqué dans le présumé plan d’évasion de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) intitulé affaire Madi Ouédraogo, il a été blanchi. Il n’en sera pas de même pour un autre procès au Tribunal militaire, celui dit de l’affaire Ali Sanou (l’attaque de la poudrière de Yimdi). Là, Poda Ollo Stanislas Silvère est reconnu coupable avec une peine de 17 ans d’emprisonnement ferme. Et sa troisième expérience est liée au procès actuel, celui du putsch de septembre 2015.

« A Yimdi, j’ai posé l’acte et j’ai assumé »

Appelé à s’expliquer, l’inculpé a d’abord dénoncé les méthodes usitées par le juge d’instruction. « Quand tu rentres, ce sont des menaces. On tape sur la table et on te dit de parler ». Poda Ollo Stanislas Silvère a par conséquent nié le contenu des Procès-verbaux (PV) dans lesquels certaines déclarations avaient été faites. « Ce n’était pas une audition. On a passé 47 jours menottés. On dormait avec (les menottes), on mange avec et on va aux toilettes avec (…). A Yimdi, j’ai posé l’acte et j’ai assumé. Mais l’acte que je n’ai pas posé, si on veut me forcer, je n’accepte pas », commente l’accusé. Mais confronté par le président du tribunal, il reconnait sa signature sur les trois PV.

Pour la période couvrant le coup d’Etat, l’accusé Poda reconnait « être sorti (le 16 septembre) avec le chef Zerbo pour aller à Savane FM  (…) sans arme » et précise être resté dans le véhicule. « Ma mission, c’était de rester dans le véhicule », a-t-il précisé sur insistance de Me Farama, avocat de la partie civile qui le questionnait sur son rôle sur les lieux. « Je ne suis pas rentré à Savane FM », poursuit l’accusé mais le parquet affirme le contraire en annonçant des vidéos pour preuve. « Ça me fera plaisir de voir ça », réplique Poda Ollo Stanislas Silvère.

Ce serait de son retour au camp qu’il a appris, « vers 19 heures », l’arrestation des autorités de la Transition. Il nie avoir mis pied par la suite à la présidence. Le lendemain, id est le 17 septembre 2015, l’accuse déclare avoir effectué « une mission d’escorte » à Zorgho sans savoir qui ou qu’est-ce qui était l’objet de l’escorte. « Demandez à mon chef », s’est-t-il contenté d’assener.

Assez loquace depuis sa prise de parole le matin en début d’audience, l’inculpé Poda Ollo Stanislas Silvère est même revenu avec insistance sur des faits présumés de « corruptions » et de « tentative d’assassinat » sur les personnalités politiques et militaires qu’il impute au général Isaac Zida, Premier ministre sous la Transition à l’époque. Sous le feu des questions du Parquet militaire et des avocats des parties civiles, Me Dorimana demande un temps pour s’entretenir avec son client. Le président du tribunal en profite pour libérer la salle pour la pause. Il était 12h 50.

« Arrivés (au studio Abazon), on a vu de la fumée qui sortait… »

A la reprise à 14h 30, c’est un autre Poda Ollo Stanislas Silvère qui se présente. Moins discoureur, il esquive les questions et refuse de répondre à d’autres. « C’est votre droit », a plusieurs fois commenté le président du tribunal. L’ex soldat du RSP nie avoir participé à une réunion préparatoire. Il reconnait avoir été présent à l’Hôtel Laïco pour maintenir l’ordre. « Quand on est arrivé, il y avait l’ordre et on a continué au camp », poursuit l’accusé qui relate être aussi allé en compagnie d’autres ex soldat au Studio Abazon, propriété de l’artiste Smockey par ailleurs membre du Balai citoyen. « Arrivés, on a vu de la fumée qui sortait et on est restés loin. Le chef Zerbo est descendu pour aller parler avec le chef Aly (Sanou) », a-t-il déclaré.

En soutien à son confrère Me Darimana, avocat de la défense, Me Badini dit avoir fait le constat que « l’instruction a été faite uniquement à charge ». Quant à l’avocat de l’accusé Poda, celui-ci dit attendre toujours les preuves matérielles qui démontreront la culpabilité de son client.

L’audience se poursuit  le mardi 3 juillet 2018 avec l’audition d’autres accusés. Un programme a été établi par le président du Tribunal et une liste de cinq accusés a été communiquée. Les audiences se tiendront du lundi au mercredi de 9h à 17h avec une pause 1h 30 minutes à partir de 13h. Les jeudis sont des jours de repos et les audiences reprennent du vendredi (9h – 17h) au samedi (9h – 14h).

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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