Nouna : Dramane ramène de Toulouse la phrase « empruntée »
Nouna a abrité samedi 7 juillet 2018 la première édition du festival de musique traditionnelle dénommé « an bè yi kélé yé ». Une initiative d’un ressortissant de la ville en la personne de Dramane Diarra, maitre de musique à Toulouse en France et dont l’objectif est de cultiver l’esprit d’unité au sein des différentes communautés à travers la musique.
C’est l’histoire de Philippe, un coopérant français qui faisait office d’enseignant dans une école technique de Nouna. L’amour de Philippe pour la culture du milieu l’avait conduit vers le percussionniste Dramane Diarra qui lui a appris à jouer au Djembé. Une amitié était alors née entre les deux. Lors du décès du père de Dramane, il était de ceux qui ont accompagné le défunt à sa dernière demeure.
Il avait même aidé à creuser la tombe. Impressionné par le sens d’intégration et de socialisation de Philippe, un vieux proche de la famille endeuillée a exprimé sa joie en ces termes: « Farafing a ni toubabou an bè yi kélé yé ». Ce qui se traduit par « noir et blanc, nous sommes tous égaux ». Le jeune coopérant est à son tour frappé par cette phrase. Pour lui, la phrase est lourde de sens et il fallait la transporter dans ses bagages lorsqu’il rentrait en France.
Un festival est né
En 2009, l’aventure musicale de Dramane Diarra le conduit à Toulouse en France. Lors d’une ballade, il se retrouve devant deux grandes boutiques de chaussures dont on pouvait lire à chacune des entrées : « an bè yi kélé yé ». Le propriétaire n’est autre que Philippe. Ses affaires marchent bien grâce à ce curieux nom donné à son commerce. Dramane Diarra a donc estimé que cette phrase importée de Nouna pourrait inspirer des initiatives à sa base, d’où l’organisation du festival « an bè yi kélé yé ».
La première édition qui s’est tenue le samedi 7 juillet 2018 soir a mobilisé une vingtaine d’artistes ressortissant de la province de Kossi qui ont pour point commun la guitare, le balafon ou le Djembé. Des artistes de renom tel que Solo Dja Kabako, Asta Maila ou Salif Dembélé ont tenu en haleine pendant plusieurs heures de nombreux spectateurs parmi lesquels le député Daouda Simboro.
La prochaine édition qui se tiendra en mars 2019, se veut internationale avec la participation des amis français du promoteur. Dramane Diarra ambitionne à long terme de créer à Nouna, une école de musique et un orphelinat qui porteront le nom : « an bè yi kélé yé ».
Merveille KAPIGDOU
Pour Burkina24
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