Dialogue gendarmerie, police et koglweogo : De l’« exemple réussi » de Saaba

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Des policiers, des gendarmes et des responsables d’Initiatives locales de sécurité (ILS) qui parviennent à se comprendre pour mieux appréhender les questions sécuritaires, c’est le but visé par le United States Institut of Peace (USIP) à travers le processus du Dialogue pour la justice et la sécurité (JSD). Après y être parvenus à l’échelle de la commune de Saaba, les acteurs du processus visent à présent à « dupliquer » l’initiative sur le reste du territoire national.

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« Nous sommes dans un Saaba où on a 14 femmes qui ont été assassinées sans qu’on ne puisse identifier un suspect. Je ne pense pas que Saaba moins qu’une autre commune est une zone à peu près stable. On est dans un Saaba – excusez-moi – avec une population assez conflictuelle».

Telle est la situation dépeinte par Sandrine Nama, coordinatrice nationale du programme de l’Institut des Etats-Unis pour la Paix (U.S.I.P.) pour justifier le choix de cette commune rurale pour la phase pilote. Pour la mise en œuvre du programme au niveau pays, l’institut a choisi comme partenaire de mise en œuvre, le mouvement Balai Citoyen.   

Thomas Dakouré, contrôleur général de police à la retraite, a été coopté par l’USIP pour l’implémentation du projet. Cet homme à la chevelure grisonnante, qui a « toujours pensé et travaillé en impliquant des communautés dans la lutte contre l’insécurité » tout au long des vingt et quatre années qu’il aura passées au sein de l’institution policière, réalise enfin son rêve.

Et il ne le cache pas. « Je suis content parce que le rêve que j’avais – que les populations puissent s’asseoir un jour avec les forces de sécurité pour parler – ce rêve est aussi le rêve d’autres personnes qui ne sont pas des forces de sécurité », dira le policier retraité.

Tout comme lui, le commissaire divisionnaire de police à la retraite Diarra S. Amadou, qui a été gouverneur de la région du Sud-ouest, une région où « il n’y a pas 48 heures où on ne te parle pas d’un homicide » est d’accord. « Tant qu’il n’y aura pas l’implication des communautés, on ne peut pas avoir des résultats probants ». Et si une fois à la retraite, il a  fait le pas pour occuper le poste de chargé de projet de l’USIP,   c’est pour dit-il, « chercher du résultat, surtout les points sur lesquels [il] n’a pas été satisfait au cours de [sa] carrière ».

Le commissaire divisionnaire de police à la retraite Diarra S. Amadou est venu « chercher du résultat, surtout les points sur lesquels [il] n’a pas été satisfait au cours de [sa] carrière »

Des résultats obtenus depuis octobre 2016

La coordinatrice nationale ne cache pas sa satisfaction face aux résultats atteints suite à l’implémentation du processus dont la phase II consistera à sa duplication. « A Saaba, capitalise Sandrine Nama, la police et la gendarmerie se sont rapprochées. On voit une gendarmerie et une police qui sont plus aptes à collaborer et cela montre à la population un visage qui leur donne plus envie de venir vers leurs services de sécurité ».

Une amélioration de climat que confirme El Hadj Rasmané Nikiema, éleveur et chef Koglwéogo de Saaba, qui avait eu des petits démêlés avec des policiers, des gendarmes à cause de cet élevage.  « Le processus est parvenu à nous rapprocher. Nous avons appris à mieux nous connaître et à comprendre nos conceptions respectives et avons réalisé que nous avons tous la même préoccupation : la sécurité », a déclaré le responsable de l’initiative locale de sécurité.    

Urbain Yaméogo, président du Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique (CIFDHA), qui a pu voir « la symbiose qui a été créée entre les forces de défense et de sécurité à travers cette initiative », est séduit. Pour ce défenseur des droits humains, l’équipe de la coordination nationale de l’USIP a fait là « quelque chose d’extraordinaire qui n’est pas su ».

Urbain Yaméogo qui ne souhaite qu’une chose : « Dupliquer cette initiative au niveau national pour renforcer davantage le dialogue ».

Pour la phase II justement, l’accent sera mis sur la dissémination « au niveau national, d’un petit exemple qui a réussi » dans l’optique de mieux opérationnaliser la police de proximité institutionnalisée depuis 2003 avec un texte qui a été revisité depuis 2016.

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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