Ex-RSP : « Personne n’avait confiance en personne »

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L’audition du soldat de première classe Zongo Amado les 24 et 25 juillet 2018 a donné lieu à un clash juridique, mais pédagogique pour les novices en droit, entre d’une part avocats des parties civiles et avocats de la défense et d’autres parts entre ces derniers et le parquet militaire. Le débat passé, le 26e accusé, le sergent Guiré Yahaya, a été auditionné. Né le 26 mai 1966, l’accusé est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires.

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Le témoignage du sergent Guiré Yahaya, mécanicien en poste à l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a jeté un froid dans la salle d’audience le mercredi 25 juillet 2018. A l’en croire, les choses auraient pu partir en vrille dans la capitale burkinabè dès le 14 septembre 2015 quand des « jeunes » de l’ex RSP voulaient s’emparer des véhicules pour porter secours à des officiers du corps auditionnés à la gendarmerie ce jour et les jours antérieurs. « Mon chef m’a dit de prendre les clés du véhicule et de partir », déclare le mécanicien.

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Mais pour revenir à sa version des faits, le 15 septembre 2015, il était de permanence. Le lendemain, jour de la prise d’otage des autorités de la Transition, le sergent Guiré Yahaya affirme avoir reçu un appel de son chef, l’adjudant Idani, lui commandant de « revenir rapidement au camp » parce qu’il détenait « les clés du garage ». Arrivé sur les lieux, il constate que « des jeunes sont venus forcer la porte » du garage pour récupérer des véhicules. Par la suite, l’accusé déclare être allé au carré d’arme. « Tous les véhicules étaient là-bas et il y avait des armes à l’intérieur », confesse-t-il.

En lien avec son travail de mécanicien, l’accusé avoue avoir effectué deux sorties pour des dépannages. La première sortie, le 18 septembre 2015 sur instruction de l’adjudant-chef Diploni vers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à Ouagadougou et la seconde à la Cité AN III. De la première sortie, au retour pour le camp vers le « jardin du 8-mars », en compagnie du soldat de première classe Compaoré Abdou, des tirs ont été faits. « On était à moto (…) Quand on est arrivé vers le jardin du 8-mars, il y avait une barrière. Abdou est descendu pour enlever la barrière. Les gens ont commencé à nous lapider et il a tiré en l’air. Il est remonté et on est reparti. A la fin du jardin, il a encore tiré en l’air », narre le mécanicien.

Le Parquet a alors fait la remarque que dans les PV d’interrogatoires, l’accusé affirme être sorti pour ses missions de dépannage avec son arme. « Pourquoi ? », questionne le Procureur militaire. « J’ai ma dotation d’armes depuis 1988 (…) Les problèmes au sein du corps faisaient que personne n’avait confiance en personne. C’est pour cela que j’ai pris mon arme », riposte l’accusé.

Toujours sur questionnement du Parquet militaire, l’inculpé Guiré Yahaya a professé avoir été la cible de menaces de la part du « Sergent Nébié Abdoul Nafion » à deux reprises. La première fois pour avoir informé un groupe dont le sergent-chef Koussoubé qu’il y avait « des soldats du RSP dans le six-mètre menant au domicile du Premier ministre Zida » et la seconde, lors du désarmement. « A la longue, j’ai vu que si je ne pars pas, ça peut me coûter la vie » et le 27 septembre 2015, « j’ai quitté le camp ».

Lire 👉 L’intégralité du procès du putsch de septembre 2015 au Burkina

A ces mots, il était déjà 17h, l’heure de clore la séance. C’est fait ! Le sergent Guiré Yahaya qui conteste les faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires revient à la barre le vendredi 27 juillet après la pause du jeudi 26 juillet 2018.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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