Révision du code électoral : Les opposants « ont manqué cette occasion historique »
C’est une « occasion historique » ratée par les députés de l’opposition de « manifester leur volonté politique, leur attachement aux Burkinabè de l’étranger en votant cette loi ». C’est le sens que les députés de la majorité parlementaire donnent à leur sortie hors de la salle plénière ce 30 juillet 2018.
Les députés de la majorité composés des groupes MPP et Burkindlim ont dépeint en rouge en conférence de presse ce mardi 31 juillet 2018 l’attitude de leurs collègues de l’opposition lors du vote portant code électoral.
Selon Maxime Koné, président de la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH), ensemble avec les députés membres de l’opposition, ils ont travaillé dans « un climat serein » sur la loi qui a été enrôlée le 12 juillet 2018 en conférence de présidents avant d’être validée en plénière le 16 juillet 2018.
Et l’élu de la majorité de partager son étonnement face à l’option qui a été la leur ce lundi à l’hémicycle. « Quand on participe à tout le processus et qu’on a épuisé ses arguments et que sur le plan démocratique on a été battu, commente-t-il, il est inconséquent politiquement qu’on puisse à la dernière reculer ».
« Forcer la crise »
Le président du groupe parlementaire MPP, Lassina Ouattara, fait passer cette attitude pour une scène cinématographique en considérant qu’il s’agit d’un scénario. « Ils veulent forcer la crise. Une crise ne se décrète pas. Il y a des ingrédients, des facteurs qui amènent à la crise », croit-il savoir.
Du tiraillement autour des documents de votation …
La réduction des documents de votation qui font l’objet de polémique, a rappelé le député Maxime Koné, a été discutée de discussion depuis 2009 et de recommandations plus tard à partir de 2015 en raison de leur « multiplicité (qui) peut être source de fraude ».
« Des gens ont eu l’opportunité pendant des années de permettre aux Burkinabè de voter. Ils n’ont pas pu le faire. (…) Les gens ont eu une seconde chance de participer, de manifester leur volonté politique, leur attachement aux Burkinabè de l’étranger en votant cette loi. Mais malheureusement, une fois encore, déplore-t-il, ils ont manqué cette occasion historique. Ce qui nous fait dire qu’il y avait des arrières pensées, des calculs politiciennes derrière cette soit disant volonté politique qui était professée ».
Le député Alexandre Tapsoba en appelle lui à la fibre patriotique des compatriotes vivant à l’étranger et désireux de jouir de leur droit civique qu’est le vote. A deux ans du vote – le gouvernement ayant annoncé qu’il « prendra les dispositions nécessaires pour assurer la délivrance massive des pièces requises à cet effet, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays » – ils ont toute la latitude selon lui de « prouver » leur attachement au Faso. « Si tu te dis que tu es Burkinabè, a-t-il formulé, tu dois tout faire pour obtenir ne serait-ce que la CNIB ».
… et des Burkinabè de Côte d’Ivoire
Maxime Koné en rigole. La mobilisation autour de l’élection des membres du Conseil des Burkinabè de l’extérieur dans ce pays, lui fait dire que les acteurs politiques font dans l’extrapolation. En lieu et place de se référer aux chiffres. « Le dernier vote en Côte d’Ivoire – on me dira que ce n’est pas les mêmes enjeux – mais vous ne pouvez pas imaginer qu’en Côte d’Ivoire pour les votes CSBE, il n’y a eu que 4 000 qui se sont inscrits et il n’y a eu que 2 000 qui ont voté. Contrairement aux milliers de Burkinabè que les gens attendaient ».
Un résultat similaire à celui des suffrages exprimés lors du dernier scrutin présidentiel en date à l’intérieur du territoire national. Sur 5 517 015 inscrits sur les listes électorales en novembre 2015, il y a eu 3 309 988 votants pour un taux de participation d’un peu plus de la majorité des inscrits, soit 60,00%. Un aspect absent de la querelle politique en cours axée sur le potentiel de l’électorat basé en Côte d’Ivoire.
Oui Koueta
Burkina24
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