Mobile money : Ils n’enverront plus du fric dans leur « paradis fiscal »
Présumés auteurs d’escroquerie via Orange Money, sept individus qui transféraient systématiquement le fruit de leur fourberie dans leur « paradis fiscal » sont finalement tombés dans les mailles du filet de la brigade de recherche du commissariat de police de Baskuy.
La première plainte enregistrée par les éléments de l’équipe du commissariat commandé par les commissaires Yaméogo/Forogo Mariam et Nabe Aboubacar remonte au 22 janvier 2018. Vu la recrudescence – « les gens sont de plus en plus victimes, beaucoup de gens mordent à l’hameçon » – leurs éléments ont investi. Pas à perte au vu du résultat.
De l’arnaque
Les sept présumés auteurs d’escroquerie, tous de nationalité étrangère, qui ont quitté « leur pays pour venir en mission » au Burkina Faso où « il y a un marché très fertile depuis quelques temps », relève la commissaire Minata Traoré, directrice de la communication et des relations publiques, n’avaient qu’une tâche au quotidien : appeler encore et encore. Eux « ne reçoivent jamais d’appels ». Pour cela, ils ont pris le soin d’activer la fonction renvoi d’appel sur tous leurs téléphones. Leurs appels, ils les passaient « seulement via WhatsApp ».
Ainsi, en 24 heures, ils pouvaient passer environ 300 appels. Après s’être préalablement assurés qu’il s’agit bien d’un numéro Orange et que celui-ci est relié à un compte Orange Money. Ce qui est une procédure « simple ».
Il suffisait aux sept acolytes arrêtés d’essayer d’envoyer de l’argent à quelqu’un afin d’obtenir son nom. Et là, rapporte la commissaire, « ils t’appellent avec une familiarité telle que tu te dis que c’est des personnes qui ont des informations sur toi. Ils se font passer pour des opérateurs de téléphonie mobile, un agent de Orange. Ils vous disent ‘vous êtes heureux gagnants d’un cadeau en numéraire d’une valeur qui peut varier entre 400 000 et autres ».
Une bien alléchante offre à laquelle la quinzaine de victimes qu’ils faisaient par jour ne résistaient pas. Elles seront appelées à se « rendre dans une boutique Orange Money pour qu’on puisse augmenter la capacité » de réception de leur compte qui serait limitée. Surfant sur l’ignorance, la naïveté de leur victime, ils lui demanderont de passer le téléphone au gérant à qui ils diront « que l’individu qui est en face de vous est venu pour faire un dépôt sur un numéro qu’il tient ou qu’ils vont lui communiquer directement ».
La confiance installée et ce, « sans savoir que celui qui est en face de lui détient effectivement cette somme pour payer, il (gérant) balance le message et ils se retournent contre celui qui est en face de lui pour réclamer le montant ». Les voici qui finiront tous les deux au commissariat. En attendant de lancer la procédure de récupération, « le délinquant balance sur un autre compte Orange money immédiatement basé à l’extérieur qu’eux-mêmes ils ont qualifié de paradis fiscal ».
Insoupçonnés depuis leurs mini-villas de Rayongo et Karpala
A l’aube le 22 mai 2018, l’USIGN menait un assaut contre le repaire des terroristes qui prévoyaient de s’attaquer à des cibles stratégiques de la capitale après celle de l’état-major général des armées du 2 mars. L’assaut qui s’est soldé par la perte du maréchal de logis Ouédraogo François De Salle a fait soulever le débat sur la location de maisons et d’appartements par des personnes insoupçonnées jusqu’à ce qu’elles passent à l’action.
Dans ce cas-ci également, « tous des étrangers, ils étaient installés en deux groupes dont le premier est installé à Rayongo et le deuxième à Karpala dans des mini-villas » dans lesquelles « ils vivaient à l’aise là-bas ».
Le jour de la perquisition, les 24 téléphones dont ils prévoyaient se servir pour appeler étaient encore branchés. Pour éviter d’être pris, a indiqué la commissaire Forogo, « chaque fois que ça mort, qu’ils arrivent à avoir une victime, ils se font le devoir de détruire la puce et le téléphone en même temps ».
Des CNIB perdues récupérées et ou vendues depuis l’étranger
Les éléments du commissariat de Baskuy ont également saisi soixante et neuf (69) puces dont quarante-quatre (44) étaient encore « vierges ». Des puces qu’ils ont pu se procurer en usant de « cartes burkinabè ramassées ou des cartes qui leur ont été vendues à l’étranger dans un pays voisin ». Cette situation ne facilitait pas la tâche à la brigade de recherche du commissariat qui était sur le coup depuis sept mois maintenant.
« Même quand nous remontons et que nous essayons de retrouver l’identité de la personne qui a bien pu acheter la puce, on tombe sur nos compatriotes, des gens qui avaient en réalité perdu leur carte. Ce qui fait que la recherche se limite à ces gens qui malheureusement n’ont rien à voir avec l’affaire en question », commençaient à désespérer les commissaires Forogo et Nabe.
Pris avec une somme estimée à 637 000 F CFA, les présumés escrocs qui ne se souviennent pas le nombre de victimes qu’ils ont pu faire parce qu’« il y en a tellement », ont tenté lors de la perquisition de « corrompre les éléments en leur promettant la somme de vingt millions qu’ils peuvent faire venir du pays étranger en question sans laisser des traces ». Cela témoigne de « combien ils ont pu engranger dans cela » commente la commissaire Forogo.
De l’appel adressé aux gérants de kiosques Orange Money
Il ressort que ces derniers se retrouvent être « plus soucieux de cequ’ils vont recevoir sur la transaction » au point qu’ils ne prennent pas le soin de vérifier si la personne qui s’est présentée à eux détient le montant indiqué par celle qui est au bout du fil. « Vous ne pouvez pas faire un transfert sans vous rassurer que celui qui est en face de vous détient l’argent en question », s’étonne la commissaire.
Ce n’est pas là seulement que certains gérants pèchent. Certains, au regard de la familiarité avec certains visages, ne prennent pas le soin d’enregistrer la personne qui est venue faire le retrait. Une situation que classe l’enquêtrice dans le lot des « défaillances » à ce niveau. Et même si « la complicité n’a pas été établie, dit-elle, (…) quelqu’un ne peut pas venir retirer de l’argent sans qu’on ne l’enregistre ».
D’où son invite à la prudence afin de ne pas tomber dans ces pièges tendus par des personnes de mauvaise moralité. Et pas seulement. « On ne peut pas avoir quelque chose sans un minimum d’efforts. Tu n’as pas misé et tu veux gagner. Tu ne gagnes qu’après avoir misé ».
Burkina24
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Vous pensez que l’argent se gagne facilement comme ça et puis tout le monde n’est pas riche ! Demain si on leur dit qu’ils ont 100 milliards, ils vont réfléchir par deux fois avant de sauter de joie !
Merci à la police pour le boulot abattu !
Bravo aux commissaires Yaméogo Mariam et Nabe Aboubacar et leurs éléments ! Merci pour votre sacrifice !
Bravo à la police et à la persévérance des commissaires et de leurs éléments. Dieu vous récompense au centuple !
Super ! De vrais arnaqueurs ! Courage et félicitations à la Police. Vous faites du bon boulot !
Les gérants des boutiques money doivent être plus regardants. Félicitations à la Police !
C’est bien fait pour les victimes ! Les gens aiment trop la facilité ! Comment tu peux gagner sans avoir joué ! Bravo à la police ! On vous soutient !
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Bravo aux commissaires Yaméogo Mariam et Nabe Aboubacar et leurs éléments ! Merci pour votre sacrifice !
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C’est bien fait pour les victimes ! Les gens aiment trop la facilité ! Comment tu peux gagner sans avoir joué ! Bravo à la police ! On vous soutient !