Putsch RSP : « On pense que j’ai collaboré avec Zida »

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« Merci pour votre franchise ». « Vous êtes un Officier digne de ce nom. On doit vous respecter pour cela. Votre narration apaise les cœurs ». « Les avocats des Parties civiles sont soulagés d’entendre vos propos, car très souvent, on a l’impression qu’ici, certains se foutent de notre gueule. Mes respects, Officier »… Au procès du putsch, il n’est pas fréquent d’entendre ces propos, puisqu’il y a très souvent un déphasage entre les déclarations des accusés à la barre et les contenus des Procès-verbaux de premières comparutions.

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Le Lieutenant Compaoré Relwendé bénéficie actuellement d’une liberté provisoire. Dans cette affaire de putsch manqué, il lui est reproché les faits de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires. Bien que l’Officier militaire ait nié ces faits, ses dires devant le Tribunal, ce 4 septembre 2018, lui ont valu les éloges du Parquet et des avocats des Parties civiles.

Le 16 septembre 2015, le prévenu se rappelle que le Général Gilbert Diendéré a présidé une réunion au Poste de Commandement à laquelle il a participé. C’est au cours de ladite réunion qu’il aurait appris que des autorités de la Transition ont été arrêtées. « J’ai également participé à la rencontre avec les sages qui demandaient de libérer les autorités », reconnaît le Lieutenant Compaoré. La pièce i207 du dossier confirme ses dires.

Egalement, les 18, 19 et 20 septembre 2015, l’Officier acquiesce avoir ordonné, sur instruction du Capitaine Zoumbri, un contrôle de zone notamment à la Place de la Nation. Pour lui, il s’agissait d’éviter le risque d’affrontement qui planait. « Moi, les gens me voient de façon bizarre. On pense que j’ai collaboré avec Zida et on m’en veut pour ça. Ceux qui pensent que je suis un traitre, ça n’engage qu’eux. Moi, je n’étais dans aucun camp », déclare le Lieutenant, du haut de ses 1 mètre 80 environ.

« C’est un putsch fomenté par Rambo, Koussoubé, Badiel et Nion »…

« Ce sont les nombreuses crises au sein du RSP qui ont abouti au coup d’Etat de septembre 2015. Selon moi, c’est un putsch fomenté par Rambo, Koussoubé, Badiel et Nion. Je ne suis pas là pour protéger qui que ce soit. Je suis là pour contribuer à faire jaillir la vérité. Sinon, je n’ai jamais été d’accord avec le coup d’Etat. J’ai même reçu des menaces de la part d’autres éléments. Si je quittais le camp pendant les évènements, peut-être que je serais sous terre à l’heure actuelle », déballe le Lieutenant Compaoré Relwendé.

Au début de l’affaire, ajoute-il, il croyait que les autorités ont été enlevées par des personnes extérieures au RSP. Et de regretter le fait qu’il n’y ait pas eu de décision du Chef d’Etat-Major général des armées appelant à ne pas obéir aux ordres du Général Diendéré. Le Parquet, prenant la parole pour ses questions et observations, commence par saluer la « fidélité » du prévenu : « Merci pour votre franchise ». Le Procureur remarque en effet que le mis en cause assume et maintient ses déclarations contenues dans le PV d’auditions.

« Vous êtes un Officier digne de ce nom. On doit vous respecter pour cela. Votre narration apaise les cœurs », estime Maître Séraphin Somé, avocat des Parties civiles. Son confrère, Maître Prosper Farama, lui emboite le pas : « Les avocats des Parties civiles sont soulagés d’entendre vos propos, car très souvent, on a l’impression qu’ici, certains se foutent de notre gueule. Mes respects, Officier », sous le regard en coulisse de l’avocat du prévenu, Maître Babou Bama.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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