Produits forestiers non ligneux : Une alternative de lutte contre la faim

Le Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS) commémore sa 33^e journée ce mercredi 12 septembre 2018. Le rapport conjoint publié par la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2018, paru le 11 septembre 2018,  pointe les dérèglements climatiques tels les sécheresses et les inondations comme facteurs clés expliquant la hausse de la faim dans le monde. Près de 821 millions de personnes ont eu faim dans le monde en 2017 contre 804 millions en 2016. L’Afrique est  la plus touchée avec un taux de 21% de sa population mal nourrie suivie de l’Asie avec 11,5%. Le rapport indique que la faim a progressé ces trois années consécutives rendant l’objectif d’éradiquer la faim en 2030, problématique.

L’utilisation des produits forestiers non ligneux fait partie des stratégies de diversification d’alimentation et de revenus  pour de nombreuses communautés des pays sahéliens et de l’Afrique de l’ouest confrontées  à une variabilité climatique.

Le CILSS, cet instrument de lutte contre la sécheresse en Afrique subsaharien,  marque chaque année un arrêt pour « évaluer les résultats atteints afin de dégager les gaps à compenser pour les années à venir ». En cette journée commémorative, il tourne la réflexion sur la promotion des produits forestiers non ligneux, comme une alternative à la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et source de revenus des populations.

Selon le secrétaire exécutif du CILSS, Adoum Djimé, 40% de la population en Afrique de l’ouest souffre d’une malnutrition. La science et la technologie ont bien démontré que les produits forestiers non ligneux possèdent des propriétés importantes en nutriments.

 (De droite à gauche) Adoum Djimé, secrétaire exécutif du CILSS et Alassane Guiré, Secrétaire général du ministère de l’agriculture 

Pour lui, il  faut réapprendre à vivre avec ce qu’offre l’environnement. D’où l’importance de la protection et la gestion durable de ces ressources naturelles indispensables.

Cependant, une meilleure contribution de ces produits non ligneux à la sécurité alimentaire nécessite un engagement politique, le concours des chercheurs et du secteur privé dans la transformation et la création d’emploi.

Il ne pensait pas si bien dire. Dans l’espace d’exposition des savoirs-faire avec les produits non ligneux dressé pour l’occasion, les acteurs ne finissent pas d’égrener les difficultés rencontrées pour la disponibilité, la conservation et la distribution de ces produits finis.

Pauline Zoungrana Birba, présidente de l’association « Beog Neeré »,

Pauline Zoungrana Birba, présidente de l’association « Beog Neeré », transformation de produits alimentaires, présente entre autres produits, des biscuits de petit mil et de maïs et de manioc. Elle explique que «ce sont des produits bio, aucun ne contient un produit chimique. Ça nous aide beaucoup mais ce sont les moyens pour améliorer les produits qui font défaut. Les matières premières sont chères, les emballages pour la conservation et la protection ».

Et Allasane Guiré, secrétaire général du ministère de l’agriculture de rassurer que la réflexion portera sur la contribution de ces produits non ligneux dans la sécurité alimentaire et les difficultés rencontrées dans leur promotion.

 « Le CILSS se porte très bien », rassure son secrétaire exécutif, et a entre autres grands projets pour les 6 pays membres (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie, Tchad, Sénégal ), le pastoralisme financé par la Banque mondiale en raison de 250 millions de dollars, un projet de résilience financé par la banque africaine de développement, 120 milliards de F CFA pour les 6 pays plus la Gambie, un projet d’irrigation financé par la Banque mondiale en raison 180 millions de dollars, et bien d’autres à venir.

Revelyn SOME

Burkina24