Procès putsch: « J’ai été meurtri tout comme vous »

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Le procès du putsch manqué de septembre 2015 se poursuit au Tribunal militaire avec toujours à la barre le Capitaine Oussène Zoumbri.

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Ce mardi 18 septembre 2018, le Capitaine Oussène Zoumbri a encore poursuivi la narration de sa version des faits, sous les questions pressantes des différentes parties qui cherchent à tirer le maximum d’informations de l’un des Chefs militaires de l’ex-RSP.

« J’ai été meurtri tout comme vous parce qu’il y a eu beaucoup de morts. Je n’ai qu’une seule Patrie et c’est le Burkina Faso. Je l’aime bien », fait comprendre le Capitaine Oussène Zoumbri. Mais, place n’est pas aux sentiments, les avocats des Parties civiles reviennent à la charge.

Pour Maître Séraphin Somé, l’avis donné par l’accusé sur l’un des communiqués lus par le Colonel Bamba constitue un acte d’accompagnement du putsch. Après cette observation, l’avocat aborde la question des SMS niés en bloc par le prévenu.

« J’ai été dépossédé de mes téléphones depuis le 29 septembre 2015. Dans le rapport d’expertise, il est étiqueté « Capitaine Dao » et on veut me l’attribuer. Si on peut faire ce genre d’erreur flagrante, qu’est-ce qu’on ne peut pas faire avec les téléphones ? », s’interroge le Capitaine Zoumbri.

« Au RSP, il y avait des gens qu’on ne pouvait même pas rêver de sanctionner »…

Maître Somé ne l’entend pas de cette oreille. L’accusé et son avocat, dit-il, ont eu tout le temps nécessaire pour formuler des compléments d’expertise ou des contre-expertises, mais ne l’ont pas fait. A sa suite, les avocats de la Défense prennent la parole pour clamer l’innocence du Capitaine.

« Le rapport d’expertise n’est qu’un faux dossier. Ce n’est ni du pain béni ni de l’évangile », sermonne Maître Sombié. Les avocats de la Défense expliquent que ledit rapport fait état de certains SMS envoyés et reçus en l’espace de 10 à 11 secondes. Ce qui serait impossible, selon eux.

Mais, les avocats de la Défense ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde, puisque le Capitaine Zoumbri incrimine de temps à autre certains éléments de l’ex-RSP en l’occurrence les Sergents Chefs Roger Koussoubé, Mohamed Laoko, le Soldat de 1re classe Boureima Zouré, etc. : « Au RSP, il y avait des gens qu’on ne pouvait même pas oser ni rêver de sanctionner ».

Des déclarations qui font réagir d’autres avocats de la partie défenderesse. « Ce ne sont pas seulement les subalternes qui ont failli. Le poisson pourrit par la tête », pointe Maître Alexandre Sandwidi, par ailleurs avocat de Roger Koussoubé. L’audition du Capitaine Oussène Zoumbri se poursuit le 19 septembre 2018, le micro dans le camp des Parties civiles.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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