Eau et assainissement au Burkina : Le SPONG veille
Pour garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau (ODD 6), les acteurs revoient les mécanismes de redevabilité y relatifs pour mieux appréhender la question afin de veiller à ce que comme prévu d’ici 2030, ce soit un lointain souvenir pour tous sans distinction sur la surface du globe.
Le Burkina Faso s’est engagé dans la réalisation des ODD adoptés il y a trois ans de cela. Et le Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) à travers son groupe thématique accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (GT-AEPHA) ne se contente pas de la promesse zéro corvée d’eau du président du Faso, alors candidat à l’élection présidentielle. La structure de veille citoyenne ne cache pas sa volonté de s’en assurer.
« Le problème d’eau et d’assainissement au Burkina Faso, c’est fondamentalement un problème de gouvernance », a déclaré Célestin Pouya en charge du plaidoyer pour un accès à l’eau à Water Aid. L’étude relève que « malgré les résultats peu satisfaisants des OMD, le Burkina a été l’un des tous premiers pays de l’Afrique de l’Ouest à actualiser sa politique nationale de l’eau et à élaborer cinq programmes nationaux sectoriels pour la mise en œuvre de l’ODD 6 ».
Cela en lieu et place de s’assurer que ces ambitions sectorielles répondent aux « nombreuses » difficultés qui expliquent les contre-performances de l’ère des OMD qui vont de l’inadéquation de l’organisation institutionnelle au « faible » engagement des autorités à prioriser l’eau potable et l’assainissement dans les allocations budgétaires.
L’avis du responsable du plaidoyer à Water Aid est partagé par Sylvestre Tiemtoré, coordonnateur du SPONG. « Nos autorités sont promptes à prendre des engagements, à participer à des fora, des sommets au niveau international, à développer des politiques au niveau national mais tout cela n’a de sens que si c’est mis en œuvre efficacement. Pour que cela arrive, oriente-t-il, il faut que des citoyens organisés s’assurent dans les bons espaces, de manière républicaine que nous sommes sur la bonne trajectoire et si ce n’est pas le cas, qu’on puisse interpeller les gens à respecter leurs engagements ».
De l’avis de l’expert WASH Hilaire Dongobada, qui a présenté les résultats de l’étude, sur le plan national il y a « encore beaucoup de choses à améliorer au niveau des mécanismes et plateformes de redevabilité ». C’est ce qui ressort d’une étude sur les mécanismes de redevabilité relatifs à l’ODD 6. D’où son invite à l’endroit des organisations non gouvernementales et les organisations de la société civile à « travailler pour être des partenaires crédibles » si elles tiennent à ce que « l’Etat fasse davantage » en la matière.
L’étude est accueillie « avec beaucoup d’enthousiasme » par le coordonnateur de la structure pour qui « c’est important pour nous de connaitre ces différents instruments et de voir si on est sur la bonne voie ».
Au finish « que les ODD marchent ou pas, nous devons avoir un jour à répondre » alerte Célestin Pouya. Pour que ça marche, les auteurs de l’étude recommandent au gouvernement d’accepter le « rôle prépondérant » de la société civile, mettre en place un système de financement pour soutenir la participation des organisations de la société civile dans les différents cadres d’interactions avec le Gouvernement et autres parties prenantes.
Des partenaires de l’Etat burkinabè, il est attendu qu’ils ouvrent des lignes spécifiques de financement au profit des organisations faitières des OSC et d’exiger de l’exécutif la participation de la société civile dans la formulation et la mise en œuvre des politiques publiques. Les ONG et OSC ne sont pas en reste. Il est attendu qu’elles adoptent en leur sein des « comportements responsables » afin de justifier leur crédibilité vis-à-vis du gouvernement et des populations qu’elles sont censées représenter. Le tout étant de « favoriser l’exercice de redevabilité ».
Oui Koueta
Burkina24
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