G5 Sahel : Des « opérations auront lieu incessamment »
À la suite de l’attaque de son quartier général de Sévaré, l’état-major de la force conjointe du G5 Sahel s’est replié sur Bamako, « l’endroit le plus à même de lui permettre de remplir » sa mission de planification, de conduite et de coordination des opérations à mener « incessamment ».
Le vendredi 29 juin 2018, le quartier général du G5 Sahel faisait l’objet d’un attentat-suicide revendiqué par le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). La réaction des différents états-majors des pays ne s’est pas faite attendre. Le 16 juillet, ils plaçaient le général mauritanien Hanena Ould Sidi et remerciaient le général malien Didier Dacko.
Ould Sidi, jusqu’alors chef d’état-major général adjoint de l’armée mauritanienne, sera secondé par le général tchadien Oumar Bikimo qui a fait ses preuves au Mali en 2012-2013 alors que l’intégrité du territoire était hautement menacée. Pour ce dernier, c’est un retour sur un terrain connu.
Le commandant du G5 Sahel est au Burkina pour se présenter au ministre de la défense Jean Claude Bouda, « faire le point de la force conjointe G5 Sahel et présenter les grandes lignes de [sa] vision dans les jours à venir ». Dès qu’il aura rejoint Bamako, « l’endroit le plus approprié » où le quartier général a été délocalisé pour y planifier, conduire et coordonner les opérations sur le terrain.
La délocalisation, de Sévaré pour Bamako, relativise le général Ould Sidi, n’est pas synonyme de « renvoi» par les terroristes. « Les terroristes ne peuvent pas nous renvoyer de Sévaré ni d’aucun point parce qu’au niveau de Sévaré, il n’y avait que des techniciens d’état-major, les différentes composantes d’un état-major », assure le commandant de la force. Ce sont ces techniciens qui doivent être dans l’endroit le plus approprié et le mieux indiqué pour réfléchir, planifier, coordonner et coordonner les opérations. D’où le choix de la capitale malienne.
A quand les opérations ?
Le G5 Sahel, c’est la « mise en commun » des ressources aussi bien matérielles qu’humaines pour adresser la menace. « L’état-major de la force depuis une semaine se penche sur la planification d’opérations qui auront lieu incessamment », annonce le commandant de la force conjointe. En attendant, objet d’attaque le long de sa frontière commune avec le Niger et le Mali notamment, le Burkina Faso compte « d’abord » sur ses ressources nationales pour faire face à la menace terroriste sous toutes ses variantes.
« Chez nous, décline le général Sadou Oumarou, chef d’état-major général des armées (CEMGA), les formes des menaces varient selon l’utilisation d’engins explosifs improvisés (IED) qui visent à restreindre la liberté de mouvement des forces ». Les forces de défense et de sécurité font face ainsi à « des formes de harcèlement qui s’attaquent aux positions les plus avancées, vulnérables, du fait de leur isolement, protection et de leur volume » avec pour but ultime de « briser le moral » de la troupe et de la population.
Les attaques sont devenues légions avec leur lot de perte militaire et civile. Certes, « il y aura des moments difficiles, très difficiles », tout au long de la lutte concède le chef d’état-major de l’armée. Cependant, oriente-t-il, « si la résilience nationale est forte, quelles que soient les actions de l’ennemi (parce qu’une mine, il y a l’effet psychologique), la lutte va continuer et la victoire sera certaine ».
Des réponses à donner à la menace
« Produit des réalités sociopolitiques et culturelles locales, Ansarul Islam tient au moins autant de l’insurrection sociale que du mouvement islamiste. Il n’est pas tant un groupe critique de la modernité qu’un mouvement qui rejette des traditions perçues comme archaïques. Il exprime les doléances de la majorité silencieuse de la population qui ne détient ni le pouvoir politique, ni l’autorité religieuse. L’islam devient alors un référent de contestation d’une société figée productrice de frustrations. » Ainsi résumaient les chercheurs de Crisis Group la situation à l’origine de la radicalisation de Malam Dicko, dans le rapport « Nord du Burkina: ce que cache le jihad« .
Dans les réponses à apporter pour mettre fin, réduire la capacité de nuisance de l’ennemi, pour l’heure, « la plus visible, c’est la forme militaire et sécuritaire », abonde le général Sadou. Des « prêches de dé-radicalisation » pour « prôner le contraire de ce que les gens disent, ça peut aider », le chef d’état-major y pense. Il annonce par ailleurs une organisation « avec toutes les composantes pour qu’ensemble nous venons à bout » de l’ennemi.
Oui Koueta
Burkina24
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