Siaka Coulibaly : « Safiatou Lopez se déplace en fauteuil roulant »
Le Collectif liberté et dignité pour Safiatou Lopez Zongo dénonce les conditions de détention et la lenteur dans la conduite de son dossier. Ce coup de gueule a été fait ce mercredi 5 décembre 2018 lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
Trois mois après l’arrestation de Safiatou Lopez, présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), le Collectif liberté et dignité pour Safiatou Lopez Zongo continue de réclamer sa libération.
Depuis plus d’une semaine, elle séjourne dans une clinique de la place pour raison de maladie, indiquent les responsables du collectif. Cette situation vient s’ajouter à celles liées à la détention de la prévenue comme le dénonce, Abraham Badolo, membre du collectif. Il s’interroge :
« Elle est détenue à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) alors que sa place est à la Maison d’arrêt et de Correction des ’Armées (MACA). Elle est poursuivie par la justice militaire pour des faits supposés de complots contre l’Etat et non par le tribunal de grande instance de Ouagadougou. Pourquoi dit-elle faire l’exception à la règle et traitée différemment des autres prévenues de la justice militaire ? ».
Après s’être indigné contre « ces agissements » de la justice, le collectif tire la sonnette d’alarme sur l’état de santé de dame Safiatou Lopez.
« Safiatou Lopez n’arrive plus à se tenir debout donc elle se déplace en fauteuil roulant jusque aujourd’hui. C’est dans cet état qu’elle a été conduite à la clinique. Mais ce n’est ne pas simple pour elle », a lancé Siaka Coulibaly, président du collectif. Le collectif dénonce toujours l’arrestation de Safiatou Lopez qui sonne comme une tentative de musellement.
« Safiatou Lopez est une prisonnière d’opinion du pouvoir en place. Lequel pouvoir éprouve simplement une sainte peur de son activisme critique et de ses opinions. Sa détention est aujourd’hui une violation flagrante en matière des droits de l’Homme. Aucun texte de loi au niveau national, régional ou international ne peut justifier qu’elle soit privée de sa liberté sauf à faire constater avec tristesse la situation de dérive de nos autorités qui ont choisi de porter gravement atteinte et fouler aux pieds les propres textes du pays et ceux que le pays a ratifiés au niveau international »
(Abraham Badolo)
Trois demandes de libération provisoire ont été introduites mais aucune n’a eu gain de cause. Sur les raisons de ces rejets, Siaka Coulibaly explique que pour le juge, Safiatou Lopez est détenue pour sa propre sécurité et la seconde raison, c’est pour éviter la subornation de témoin.
Les charges retenues contes la présidente d’honneur du CCNOSC ont évolué d’une manière assez curieuse, de l’avis du président du collectif :
« aux premiers jours, il était question qu’elle préparait une évasion de militaires de la MACA. Les jours suivants, on a parlé de tentative de déstabilisation qui était prévue pour le 29 septembre et la dernière raison c’est qu’elle était en lien avec des terroristes.Selon elle-même, le juge aurait évoqué des contacts avec un présumé terroriste du nom de Mohamed Kalifa ».
En rappel, dans la nuit du 28 Août 2018, Safiatou Lopez/ Zongo a été interpelée par la Gendarmerie Nationale avant d’être déposée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 septembre 2018. Selon un communiqué de la justice, cette arrestation fait suite à un compte rendu fait au Procureur du Faso d’éléments qui faisaient état de son implication possible dans une tentative de faire évader des détenus de la Maison d’arrêt et de Correction des Armées (MACA).
Basile SAMA (stagiaire)
Burkina 24
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