Zougmoré : « Personne n’est contre la trêve sociale, mais… »
Pour son adresse à la Nation, le chef de l’Etat, Roch Kaboré, a sollicité une trêve sociale de la part des partenaires sociaux. « En ces moments difficiles pour notre pays, confronté à la menace terroriste, j’invite tous les partenaires sociaux à une trêve, en privilégiant le dialogue social pour la satisfaction de leurs plates-formes revendicatives » a déclaré Roch Kaboré. Le mercredi 2 janvier 2019, le 1er vice-président de la Coordination de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), Chrysogone Zougmoré, a donné son avis.
Au micro de Burkina 24, Chrysogone Zougmoré indique avoir suivi comme tout le monde, le passage du discours du chef de l’Etat à la Nation concernant la trêve sociale. A l’en croire, « personne n’est contre la trêve sociale, mais il faut mettre les moyens qu’il faut pour que cette trêve sociale soit effective », dit-il. Et par moyens, poursuit le 1er vice-président de la CCVC, il s’agit de la réduction des prix de certains produits de grande consommation.
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« J’aurais souhaité par exemple que dans son discours, détaille M. Zougmoré, c’est vrai que la situation est difficile au plan sécuritaire compte tenu de ce que nous avons vécu ces dernières deux semaines, qu’il (Roch Kaboré) annonce qu’il aurait donné des instructions pour le retour des prix des hydrocarbures d’avant la décision gouvernementale et qu’il dise également qu’il a donné des instructions fermes pour que le gouvernement puisse respecter ses engagements vis-à-vis des partenaires sociaux, en particulier les syndicats ».
Normalement, de telles mesures auraient fait retomber le mercure social, reconnait M. Zougmoré. Aussi, poursuit-il, les gens ne vont pas en grève ou en mouvement pour le plaisir de le faire. « Cela dit, nous ne sommes pas insensibles à la situation que nous vivons, mais il faut que le gouvernement mette également les moyens », insiste le 1er vice-président de la CCVC qui précise que son organisation n’a pas encore statué sur la sollicitation du Président du Faso. « Nous sommes en concertation avec nos bases pour voir quelle attitude tenir », dit-il.
« Etat d’urgence rime un peu avec état d’exception »
« Vous savez que l’état d’urgence rime un peu avec état d’exception alors que nous dénoncions déjà dans les différentes plateformes que nous avons eu à soumettre au gouvernement, des velléités de remise en cause de certaines libertés, notamment la liberté de manifestation, de réunion.
Nous ne sommes pas contre les mesures de sécurité, mais il faut ouvrir l’œil et le bon afin que cet état d’urgence ne serve pas de soubassement pour noyer totalement les libertés fondamentales ».
Chrysogone Zougmoré, le 2 janvier 2019.
Malgré cet appel du Président du Faso, même en reconnaissant la situation sécuritaire délétère, « s’il y a lieu, prévient Chrysogone Zougmoré, nous allons ressortir dans la rue parce que pour nous, il n’est pas question de laisser tomber toutes nos revendications parce que le gouvernement aurait appelé à la trêve sociale ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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