Trêve sociale: « C’est un suicide pour le monde syndical »
Les responsables du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) ont donné, ce vendredi 4 janvier 2019, leur point de vue sur la demande de trêve lancée par le Chef de l’Etat. Mais, bien avant, ils ont dressé un bilan de la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement en mars 2017. Insatisfaction totale. C’est le maître-mot à retenir à l’issue de la conférence de presse du jour.
Pour le Secrétaire général du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo, le dialogue tant prôné par les autorités n’est qu’une poudre jetée sur leurs yeux pour mieux « bafouer » leurs droits les plus élémentaires. Lui et ses camarades syndicalistes estiment que pendant que le Président du Faso invite à une trêve sociale, les membres du gouvernement s’essayent dans la dénégation.
« La lutte dont nous esquissons le bilan se déroule dans un contexte national marqué par une offensive méthodique du pouvoir contre les libertés et les droits sociaux des travailleurs et de notre peuple. En effet, pendant que le Président du Faso appelle à une trêve et parle de dialogue avec les syndicats comme ce furent les cas le 24 juin 2018 et le 31 décembre 2018, le gouvernement, lui, s’ingénie dans le dilatoire, la dénégation des engagements pris avec les partenaires sociaux, etc. », a déploré le SG du SYNTSHA.
« Pour les autorités, la trêve signifie abandonner les revendications »
A l’en croire, du point de vue des conditions de travail, malgré les multiples engagements pris par le gouvernement, la plupart des formations sanitaires et vétérinaires ne disposent pas du minimum pour accomplir leurs missions. Il cite en exemple la fermeture du bloc opératoire du service de chirurgie viscérale du CHU-Yalgado Ouédraogo depuis un an et les ruptures quasi-permanentes de médicaments et autres matériels de travail affectant la mise en œuvre des mesures de gratuité des soins.
Tout en déplorant le risque d’aggravation du déficit en personnel, Pissyamba Ouédraogo a révélé que les résultats des audits du CHU-Yalgado Ouédraogo et du CHU-Sourou Sanou qui étaient en cours depuis mars 2017 sont gardés au secret. Sur les questions de grilles indemnitaires et salariales, il dit également constater avec affliction le fait que plusieurs textes et décrets portant tableau de reversement « dorment » toujours dans les tiroirs du gouvernement.
Concernant l’appel à la trêve de Roch Marc Christian Kaboré, les responsables du SYNTSHA pensent qu’il s’agit d’un appel de trop. « Pour les autorités, la trêve signifie abandonner les revendications. C’est un temps pour étouffer nos revendications et non un temps pour examiner nos plateformes. Une énième trêve, pour nous, c’est de signer notre arrêt de mort. C’est un suicide pour le monde syndical. Avec ce gouvernement, il faut toujours grever pour qu’on vous écoute », s’est montré ferme Pissyamba Ouédraogo.
A la question « Est-ce que le SYNTSHA fait-il toujours peur aux gouvernants ?« , sa réponse est que l’objectif du syndicat n’a jamais été pas de faire peur à quelqu’un, mais d’amener les autorités à respecter leurs engagements et à reconsidérer leur position.
Noufou KINDO
Burkina 24
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