Djibrill Bassolé: « Qui a mis ces enregistrements sauvages sur Internet ? »
Le Général de Gendarmerie, Djibrill Bassolé, est à la barre du Tribunal militaire pour son troisième jour d’audition. Ce lundi 7 janvier 2019, l’ancien Chef de la diplomatie burkinabè, détenu depuis plus de trois ans, a qualifié d’« écoutes aux origines douteuses » et d’« enregistrements sauvages » les éléments sonores retenus contre lui.
C’est tout de blanc vêtu, assis sur une chaise que l’ancien ministre des affaires étrangères, Djibrill Yipéné Bassolé, poursuit sa déposition ce 7 janvier 2019. Le seul Général de Gendarmerie au Burkina estime que les écoutes téléphoniques qui l’accablent n’ont pas été réalisées par les services compétents burkinabè.
Pour preuve, les fichiers l’incriminant, dit-il, sont en anglais et ne sauraient être juridiquement exploitables. L’Officier général insiste que les dites écoutes sont fausses et comportent des limites.
« Ces fichiers d’origines douteuses ont été téléchargés sur Internet. Ils sont incertains. Le Parquet aura du mal à nous dire d’où proviennent ces écoutes téléphoniques, qui les a enregistrées, comment ont-elles été Judiciarisées et pourquoi elles ont été largement diffusées à travers le monde », lance le Général inculpé depuis le 6 octobre 2015 et qui informe n’avoir pas accès à Internet depuis lors.
Le Parquet, pour sa part, fait savoir qu’aucun montage ni trucage n’a été relevé concernant les éléments sonores. Mais, malgré tout, poursuit le Procureur militaire, l’accusé a choisi délibérément de ne pas les écouter et de ne pas participer aux débats de fond.
« Le Parquet n’a rien à me reprocher »
« Qui a mis ces enregistrements sauvages sur Internet ? Vous savez ? Sur Internet, tout est possible. Ce n’est pas une interception régulière. Ces écoutes sont partout. Même les enfants les ont dans leurs téléphones. Ce sont de fausses écoutes, des conversations floues et ambiguës », réagit l’accusé qui n’entend en aucun cas discuter sur le fond de ces éléments sonores.
Le Président du Tribunal rappelle qu’il est dans son plein droit de répondre ou non aux questions du Parquet. Du côté du Ministère public, les fichiers audio n’ont pas été retirés de l’instruction. Le Procureur se met donc à lire une panoplie de transcriptions de ces écoutes. Le Général Bassolé, Soro, Diendéré, Bila, Damiba ainsi que des inconnus et une demoiselle sont cités pendant environ deux heures de temps.
Est-ce que ces transcriptions sont-elles conformes aux faits ? Cette question émanant du Parquet hérisse le poil de l’ancien ministre. « Vous venez de faire un exercice inutile. Tout le monde a déjà eu accès à ces éléments sonores. Monsieur le Président, le Parquet n’a rien à me reprocher. Voilà pourquoi il prend des heures à faire des lectures fastidieuses. Je ne répondrai pas à ça. Revenons aux faits que j’aurais posés », se défend Djibrill Bassolé qui répondra par la suite aux questions du Parquet par un silence, tantôt les bras croisés.
Mais, cette stratégie de défense de l’inculpé ne ralentit nullement le Parquet qui poursuit avec ses questions et observations. L’audience du Général de Gendarmerie se poursuit toujours dans la Salle des Banquets de Ouaga 2000.
Noufou KINDO
Burkina 24
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