Yirgou : La NAFA sera à la marche du 12 janvier
Ceci est une déclaration de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) sur la situation à Yirgou.
Peuple du Burkina Faso, le 31 Décembre 2018 des individus armés non identifiés donc des terroristes ont fait irruption dans le village de Yirgou et assassiné sept personnes dont le chef du village.
Il semble que des Koglweogos ont alors pris l’initiative d’aller à la poursuite de ces terroristes. Selon les informations, au retour sans succès, ces derniers ont été informés que les terroristes ont séjourné dans une famille peulh. Cela a poussé les koglweogos à considérer la communauté peulh comme complice des terroristes. Une conclusion qui conduit au massacre de plusieurs dizaines, voire une centaine de personnes de la communauté Peulh.
Des burkinabè parce qu’ils sont peulhs, ont été froidement exécutés par des armes à feu, certains tués à coup de machette, et d’autres égorgés devant leurs femmes et enfants.
La situation aurait duré 4 jours et durant ce temps aucune action significative n’a été faite par le gouvernement pour limiter l’ampleur des tueries. Le bilan des évènements de Yirgou s’est donc alourdi par la faute du gouvernement. C’est inadmissible et nous demandons au peuple Burkinabè d’en tirer toutes les conclusions.
A côté de ce comportement peu responsable, la NAFA note que le gouvernement tente d’entretenir un mensonge autour de ces évènements. Deux faits majeurs peuvent étayer ce constat. Primo le gouvernement en parlant de ces tueries utilise le mot affrontement intercommunautaire, la NAFA estime qu’il n’y a pas eu d’affrontement mais un génocide pure et simple enclenché contre les tous peulhs du Burkina Faso, dont on saurait connaître les limites. Secundo, pour le nombre de personnes tuées, le gouvernement avait donné le nombre de 7 avant d’être contraint par les témoignages à admettre le nombre officiel de 46 personnes. Dire et dédire n’est pas digne d’une autorité.
Sur la question précise des Koglweogo, après avoir longuement inquiété les défenseurs des droits humains et troublé la cohésion des populations dans plusieurs régions du pays, ce phénomène est devenu le problème ethniciste au Burkina Faso. Comment comprendre le laxisme incroyable du pouvoir MPP, vis à vis de cette milice armée?
Depuis le début, en 2014, il se dit au Burkina Faso qu’il y a un deal politique, entre le parti MPP et cette milice naissante. Et après la victoire du MPP en 2015, le Ministre de la Sécurité, Simon COMPAORÉ, s’est d’ailleurs proclamé Président national de la milice Koglweogo, malgré les exactions déjà, et les prélèvements de taxes, auxquels s’adonnait cette milice.
Poussant l’outrecuidance à l’extrême, cette milice « Mossi » a même exigé des moyens conséquents à l’Etat et demandé d’être rattachée à la présidence du Faso. Plus tard apprend qu’un chef Koglweogo a même été décoré lors de la dernière fête nationale. C’est donc dire aujourd’hui que le pouvoir MPP, Mr Rock KABORE en tête, a élevé et nourri un monstre, qui échappe à tout contrôle. La question qu’on se pose : est-ce que Mr Rock Marc Christian KABORE est le président de tous les burkinabè? Dans sa visite des lieux, il a non seulement été escorté par les Koglweogos, et il leur a demandé pardon en « mooré.
La NAFA condamne avec la dernière énergie ces tueries ignobles et effroyables. C’est un crime contre l’humanité et il faut le dénoncer.
Peuple du Burkina, ces malheureux évènements commandent que l’on se penche sur la question de la gouvernance menée par le pouvoir KABORE.
Pour la NAFA, ces tristes évènements tirent leur fondement dans le comportement des autorités actuelles qui montrent clairement leur ethnocentrisme en acceptant qu’un groupe armé de fusils tels que les mossis « Koglweogos » puissent commettre des génocides contre d’autres groupes ethniques non armés.
En effet, la NAFA note que le président Roch Marc Christian KABORE ne fait aucun effort pour réduire les fractures sociales. De son discours d’investiture à celui des tristes évènements de Yirgou, nous notons un manque criard de volonté d’incarner l’unité nationale dont il doit être garant. Il y a du laxisme dans toutes ses entreprises, il manque d’esprit d’anticipation, de proactivité et d’action.
La crainte de la NAFA, est que cette milice risque bientôt se retourner contre les institutions de la république. Par conséquent, la NAFA demande la dissolution immédiate et sans aucune condition de la milice terroriste Koglweogo et invite le peuple burkinabè à être vigilant et à utiliser tous les moyens légaux pour résister à leurs exactions et leur tentative de déstabilisation de l’unité nationale.
La NAFA présente ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes, souhaite un prompt rétablissement aux blessés, et une prise en charge sociale et psychologique des personnes affectées.
Elle invite le gouvernement à prendre toutes les mesures pour que la lumière soit faite sur ce massacre, que les responsables soient punis à la hauteur de leur forfaiture dans les plus brefs délais.
Au peuple Burkinabè, la NAFA appelle plus de retenue dans ces temps de fortes tentations de violence et d’ethnocentrisme. Car aucun acte n’est inhérent à une ethnie, ce sont des individus désaxés qui posent les actes ignobles.
La NAFA invite tous ces militants et sympathisants à prendre part à la marche/meeting organisée par la société civile le 12 Janvier à Ouagadougou et à Dori pour condamner ces actes ignobles qui affectent la paix et la cohésion sociale et que ces actes ne se reproduisent plus jamais au Burkina Faso.
Reposez en paix victimes du massacre de Yirgou !
Justice pour les victimes du massacre de Yirgou !
Non à la milice Kogloweogo génocidaire !
Non aux violences intercommunautaires !
Vive la nation !
Vive le Burkina Faso !
Secrétariat Exécutif de la NAFA
Pr Mamoudou H. DICKO
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