Projet d’appui à l’enseignement supérieur : Un don de 35 milliards de F CFA pour le développement des universités du Burkina Faso
Dans le souci de rendre plus dynamique l’enseignement supérieur burkinabè, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovationa signé,en août 2018, un accord de financement d’un projet d’appui à l’enseignement supérieur. Ce projet entrera en vigueur en décembre 2018 pour une durée de 5 ans. Le coût total du projet est de 35 milliards de FCFA, octroyés sous forme de don par la Banque Mondiale.
Né de la volonté des autorités burkinabè et de la Banque Mondiale à travers les fonds IDA (Association Internationale pour le Développement), le Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur (PAES) vise à renforcer les institutions d’enseignement supérieur pour en accroître l’accès et permettre un enseignement de qualité dans les domaines prioritaires. De façon spécifique, le PAES a pour objectif de remédier à la crise structurelle de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, d’apporter des ressources supplémentaires et indispensables au sous-secteur de l’enseignement supérieuret d’aligner la formation sur les besoins du marché du travail et du développement du pays.
Le projet compte trois principales composantes. La première visel’amélioration de l’accès à l’enseignement supérieur à travers la diversification des modèles de prestations. Elle met l’accent sur l’enseignement et la formation innovantede qualité correspondant aux priorités de mutation de l’économie. Ce volet va accompagner l’opérationnalisation de l’Université virtuelle du Burkina Faso à travers la création et l’équipement de trois Espaces Numériques Ouverts (ENO), à savoirdeux à Ouagadougou et un à Dori.
La deuxièmecomposante consiste à renforcer les institutions d’enseignement supérieur et à soutenir les innovations de sorte à améliorer leur qualité et à accroître la performance des programmes à travers le renforcement des institutions d’enseignement supérieur et le soutien à l’innovation. Plus spécifiquement, cela va concerner les fonds compétitifs. Ces fonds seront gérés sous forme de projets concurrentiels pour lesquels les institutions d’enseignement supérieur publiques et privées pourront soumissionner.Deux volets y sont à distinguer : levolet A dont le montant est d’environ 9 milliards de FCFAvont permettre de travailler sur la révision des curricula, l’élaboration de nouveaux programmes, l’amélioration du cadre de travail et la modernisation des laboratoires. Levolet B, à savoir le fonds compétitif concernel’innovation avec un montant d’environ 2,5 milliards de FCFA.Selon les termes du projet, il sera aussi question de l’assurance qualité qui va accompagner les institutions d’enseignement supérieurdans la recherche de la qualité par la mise en place des Cercles de Qualité.
La troisième composante du projet concerne la coordination et la gestion des activités. Elle a pour objet le renforcement de la gouvernance et la gestion de l’enseignement supérieur. Elle permettra aussi de renforcer la capacité du secrétariat permanent du plan national de développement de l’enseignement supérieur (SP/PNADES) par la dotation en ressources humaines, en matériel et en documents de gestion pour un pilotage convenable du projet.
Le projet d’appui à l’enseignement supérieur vient renforcer l’adéquation formation-emploi. Ainsi, un accent particulier sera mis sur les domaines prioritaires qui débouchent inévitablement vers l’obtention d’emploi. L’objectif visé est de formé au moins 3891 étudiants dans les domaines prioritaires que sont l’agriculture, l’agro-alimentaire, la logistique associée à la chaîne de valeur, la formation à l’entreprenariat, le commerce et d’autres activités économiques.
L’unedes particularités du PAES est l’approche genre dans la formation, avec au moins 25% de filles dans les domaines prioritaires. Il est également prévu une augmentation des équipements, la réfection et la construction de laboratoires.
A travers l’accompagnement de l’université virtuelle, les étudiants pourront bénéficier d’une connexion Internet à haut débit, ce qui facilitera leurs travaux de recherches. Une bibliothèque numérique sera pilotée à partir du siège de l’Université virtuelle, permettant à toutes les universités d’interagir et de faire des téléchargements de ressources numériques. Il y aura la possibilité pour les étudiants de faire la télé médecine, et de suivre diverses interventions depuis l’extérieur.
A la fin du projet, le SP-PENADES prendra la relève dans la gestion. Notons que ce projet est le premier du genre, financé par la banque mondiale dans le domaine de l’enseignement supérieur, et sa réussite engendrera certainement d’autres projets du même genre.
DCPM/MESRSI
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