Corruption en milieu scolaire : « Il n’est pas dit que le professeur de l’établissement a deux places pour vendre »
La Radio B24 était à Bobo-Dioulasso dans l’enceinte du Lycée provincial Mollo Sanou le samedi 19 janvier 2019 pour l’enregistrement du 5e numéro de l’émission Town show. Une émission qui va à la rencontre des élèves et enseignants afin de réduire la corruption en milieu scolaire.
Après Ouahigouya, Dori, Dédougou, Koudougou, c’était au tour du lycée provincial Mollo Sanou de Bobo d’accueillir l’équipe de la Radio B24 le samedi 19 janvier 2019.
« La corruption en milieu scolaire », c’est sous ce thème que la Radio B24 s’est entretenue avec Jean Jacques Tioyé, secrétaire général du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHB)/ Houet et Blassé Kouraogo, Président du Comité Régional anti-corruption des Hauts-Bassins (CRAC/HB) devant environ une centaine d’élèves.
Lors des entretiens, il ressort que selon le rapport 2017 du Réseau national de lutte contre la Corruption, l’enseignement secondaire occupe le 5e rang des services les plus corrompus.
Cette corruption dans ce milieu, selon Blassé Kouraogo, se manifeste par la vente des places dans les établissements publics, la gestion des Associations des Parents d’Elèves (APE) et la gestion des frais de vacation.
Jean Jacques Tioyé affirme que l’analphabétisme et l’ignorance sont les causes de la corruption car, dit-il, « on peut être instruit et ne pas avoir l’information sur la corruption et être acteur de cette corruption. Quand on ne sait pas lire et écrire, souvent on peut nous induire dans la corruption ».
Quand un arrêté ministériel ouvre la boite de pandore…
Pour le Proviseur du Lycée Provincial Mollo Sanou, Youbadé Soma, « c’est un arrêté ministériel qui octroie deux places à chaque agent du ministère. L’abus de langage laisse croire que tout acteur du ministère a deux places. Moi je ne comprends pas les choses de la sorte. Le proviseur n’a pas deux places dans son établissement.
Il a le droit d’inscrire les élèves dans son établissement juste à hauteur de deux élèves. Le professeur de l’établissement a droit d’inscrire deux élèves, pas plus. Il n’est pas dit que le professeur de l’établissement a deux places pour vendre. C’est en tronquant le contenu de l’information qu’on est arrivé à cette pratique à telle enseigne qu’à la rentrée, nous avons des enseignants qui se prêtent volontaires et qui vont jusqu’à rechercher des parents ou des élèves parce qu’ils ont deux places ».
Youbadé Soma invite donc ses collègues à relire ce texte en l’adaptant à la bonne compréhension qu’ils veulent en faire.
Pour les panélistes, pour remédier à la corruption, un club anti-corruption peut être instauré dans les écoles comme il en existe dans certains établissements de la ville de Bobo. « Ces clubs ont pour but de sensibiliser les élèves sur la notion de la corruption pour qu’eux-mêmes soient les acteurs de la lutte contre la corruption », explique Blassé Kouraogo.
Il ajoute qu’un comité de suivi de prestation de service est en cours au niveau de la santé et de l’éducation.
Saly OUATTARA
Burkina 24
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