Général Miningou : « Ce que je demande au peuple, c’est d’arrêter de démoraliser l’armée »
« Ensemble » comme un seul homme pour venir à bout de l’ennemi, c’est la plaidoirie faite par les généraux Sadou et Miningou lors de la cérémonie de prise de commandement à la place de la nation.
Porté au grade de général de brigade et nommé chef d’état-major général des armées le 10 janvier dernier, le général Miningou Moise a officiellement pris le commandement de l’armée ce 31 janvier 2019. Il remplace le général Sadou Oumarou. Le 28 décembre 2016, il était nommé chef d’état-major général des armées (CEMGA). Il prendra le commandement le 4 janvier 2017.
La menace étant omniprésente, l’heure n’était pas à l’autocongratulation à la place de la nation. Néanmoins le général Sadou se félicite de l’amélioration des conditions de vie des militaires par la révision du régime de solde, l’instauration des primes d’opérations, l’indemnisation des familles des militaires décédés en opération et « surtout » l’adoption de la Loi de programmation militaire (LPM) sur l’« équipement progressif » des forces armées dans l’optique de renforcer leur capacité dans un contexte sécuritaire jamais auparavant vécu par notre armée.
« La grande mobilisation à travers les soutiens multiformes des populations autour de leurs forces de défense et de sécurité qui, il faut le reconnaître, stimule encore le moral de nos troupes », a fait savoir l’ancien chef d’état-major.
Trois années durant, il a été au contact des troupes sur le front. Ces « valeureux hommes et valeureuses femmes qui ont été et qui sont sur les terrains d’opérations, qui se donnent sans calcul, sans répit, sans esprit de recul dans l’unique but d’accomplir leur mission de défense de l’intégrité territoriale ».
Ces hommes dont « aucune prime ne saura compenser » l’engagement pour la défense de la patrie dans « la lutte contre le terrorisme n’est pas une guerre éclaire comme beaucoup sont portés à le penser ». Dans l’accomplissement de sa mission, l’armée requiert la contribution de la population.
« La victoire ne sera pas l’action unique d’une composante isolée, soit-elle forces de défense, forces de sécurité mais la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes dans la lutte de longue haleine où chaque acteur aura son rôle », a déclaré le général Sadou. Et tout au long de la lutte, a-t-il poursuivi, « toute division, toute stigmatisation dans nos rangs ne fera que le jeu de l’ennemi ».
Un appel que réitéra le nouveau chef d’état-major général des armées (CEMGA) après sa prise de commandement. Le général Miningou Moise ne se pose pas en unique sauveur et solution face à l’hydre. « Un doigt ne peut pas ramasser la farine », caricature-t-il.
Face à la « recrudescence absolue des agressions terroristes meurtrières », le chef de l’armée ne cache pas ses attentes des autres anciens combattants et des anciens membres des forces armées nationales qui se sentent « interpellés » par la situation qui prévaut.
A ces hommes qui sont tentés d’entreprendre toute action salvatrice susceptible d’inverser la tendance et d’instaurer un climat de paix et de sérénité, le général Miningou les invite à retrouver leurs instincts d’anciens combattants. « Nous faisons appel à toutes les compétences passées et présentes de toutes les forces militaires, de gendarmerie, de police et à toutes les intelligences civiles pour fédérer nos capacités et nos actions en vue de circoncire le terrorisme et ses effets ».
De même, poursuit-il, « l’homme se construit par le regard d’autrui ». D’où sa plaidoirie (traduit du mooré lors de la phase interview) auprès de ses compatriotes :
« Si tout le temps, vous dites que l’armée n’est pas bonne, elle se verra ainsi. Mais si vous la soutenez – même quand vous mettez un enfant au monde et que vous passez votre temps à dire que l’enfant ne vaut rien, l’enfant n’aura pas de la force – mais lorsqu’il est dans des difficultés et que vous le soutenez, le simple fait que vous le soutenez, il fera des exploits.
Ce que je demande au peuple, c’est d’arrêter de démoraliser l’armée. Ils se sacrifient pour la patrie. C’est votre nom qu’elle défend. C’est notre travail comme cela. (…) Associons-nous pour devenir un seul et même homme. Nous allons y arriver. Les militaires seuls, ils n’y arriveront pas. Mais si nous nous mettons ensemble, Burkinabè, nous y arrivons. »
Oui Koueta
Burkina24
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vive nos FDS. La patrie ou la mort nous vaincrons.
Bon vent mon colonel