Maître Hamza Tandja : Le kung-fu, moyen de lutte contre le terrorisme

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La Fédération nigérienne de kung-fu wushu (FENIWUSHU) organise depuis le 10 février 2019, la deuxième édition de son championnat national. La section de la région de Tahou a été représentée à cette compétition avec à sa tête maître Hamza Tandja, président de la Ligue de kung-fu wushu de la région Tahoua. Ce dernier contribue, auprès du président de la FENIWUSHU, au développement de cette discipline au Niger. Selon lui, cette jeune fédération en cinq ans d’existence est en train de réaliser de nombreuses prouesses.

Burkina 24 (B24) : Que peut-on retenir de la région de Tahoua ?

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Hamza Tandja (H.T) : La région de Tahoua, c’est la cinquième région du Niger. Nous l’appelons communément la région centrale. C’est une région désertique mais très commerçante également. C’est une région qui aime beaucoup le sport avec une démographie croissante avec une population à près de 66 à 68% de jeunes. C’est une région amenée à promouvoir le sport universel et plus particulièrement le kung-fu.

B24 : Comment Se porte le kung-fu wushu discipline dans cette région ?

H.T : C’est une discipline qui se porte très bien puisqu’elle est bien adoptée par les populations de la région de Tahoua parce qu’elle améliore leur comportement surtout au niveau de la moralité qui est rigoureuse mais aussi concernant le respect de soi, le respect d’autrui. C’est une discipline qui inculque des valeurs universelles de sorte que les pratiquants se font remarquer par leur sang-froid, le respect d’autrui et leur rapport à la société.

B24 : Et le kung-fu wushu dans l’ensemble au Niger ?

H.T : La fédération nationale de kung-fu wushu, malgré son jeune âge, a fait beaucoup de progrès. En cinq ans d’existence, la fédération a participé à deux tournois internationaux, à savoir un à Lomé (Togo), notamment le tournoi de l’Union des Fédérations Ouest africaines (UFOA) de kung-fu wushu, et le deuxième à Cotonou où nous avons récolté quatre médailles d’or avec neuf représentants, trois à Lomé et six à Cotonou. C’est une discipline qui promet pour le Niger parce qu’il y a beaucoup de performances.

Les maîtres de kung-fu sont des gens qui se distinguent par leur sociabilité. Un pratiquant de kung-fu ressemble beaucoup à l’Africain parce que c’est quelqu’un qui pense à la solidarité, à ses frères, à comment faire évoluer sa communauté. C’est pour cette raison que la région de Tahoua a choisi le kung-fu comme une discipline de référence pour guider les jeunes vers l’amour de son prochain, et en plus, de sa communauté. A travers la Ligue de Tahoua, nous venons d’avoir la première arbitre nationale en sanda qui est la boxe chinoise. C’est une première. Cela montre comment la discipline est acceptée dans notre région.

B24 : Au moment où nous vous approchons, vous participez au deuxième championnat de kung-fu wushu, quels sont vos objectifs ?

H.T : Nous sommes là pour le deuxième championnat de kung-fu dénommé Coupe de l’Ambassade de Chine. Pour nous, participer à cette compétition, c’est créer un cadre de brassage entre les jeunes du Niger pour leur permettre de s’intégrer, de se connaître, de se comprendre. Mais plus loin en tant que sportif, c’est de revenir avec la Coupe de l’Ambassade de Chine au niveau de l’ambassade de Chine.

B24 : Que savez-vous du kung-fu wushu au Burkina ?

H.T : On a une idée de ce qu’est le kung-fu au Burkina mais cela n’est pas précis. Nous avons des échos. Le Burkina et la Côte d’ivoire partage la même frontière et la plupart ce sont des citoyens burkinabè qui ont fait fleuri le kung-fu en Côte d’Ivoire. Pour cela, il y a un retour au pays des hommes intègres. Bien que nous avons une idée vague du kung-fu au Burkina, nous savons qu’il y a des hommes de valeurs, des maîtres de renommée internationale.

B24 : Vous êtes une jeune fédération, quelles sont vos hauts faits ?

H.T : Etant une jeune structure, les gens n’attendent pas beaucoup de cette jeune fédération. Mais on a prouvé qu’on peut faire quelque chose. En cinq ans ou six ans d’existence, nous sommes la première fédération au Niger qui a pu confectionner et éditer un guide pratique en arbitrage. Au moment où nous vous parlons, nous sommes en train d’élaborer le code d’arbitrage en taolu (enchaînements) et en san da (combats).  L’Etat nigérien peut compter sur le kung-fu s’il nous appuie un peu. Même sans cet appui, nous irons loin même si nous allons prendre beaucoup de temps. Mais si nous avons ce soutien, nous irons plus loin, nous créons beaucoup d’Alfaga (en référence à Abdoulrazack Youssouf Alfaga, vice-champion olympique et champion du monde de taekwondo) beaucoup de champions sur le plan du Kung-fu.

B24 : Quels sont les freins du kung-fu wushu au Niger ?

Je parlerai plutôt de la responsabilité à des jeunes à savoir qu’on ne pourra pas faire avancer la société sans accepter son prochain. Le monde est si petit qu’on est rien sans l’autre. C’est la philosophie de kung-fu. Voilà ce que nous voulons que les jeunes puissent comprendre. La solidarité est obligatoire. (…) il faut aider les jeunes à s’épanouir dans une paix constante.

B24 : Pour vous, le kung-fu wushu peut contribuer à la lutte contre l’extrémisme violent…

H.T : La plupart des fédérations sous d’autres cieux ont des partenariats avec les Etats-majors, des forces de sécurité. On ne pourra jamais être un bon élément des forces de sécurité si on n’a pas la maîtrise des techniques d’auto-défense et mettre hors d’état de nuire les éléments dangereux. C’est partant de là que je dis que le kung-fu est la discipline qui mène l’homme à la prise de conscience, à savoir que chaque vie est importante, qu’il faut la protéger.

Quelqu’un qui est formé à protéger cette vie, il ne la détruira jamais. Voilà pourquoi nous disons que c’est une discipline qui amène à rejeter la criminalité, à accepter la soumission de ses supérieurs en âge autant qu’en grade. C’est pourquoi, j’en appelle à la conscience de tous, car le kung-fu est là pour l’épanouissement du corps mais aussi pour accompagner les autorités à mieux sécuriser la région ouest-africaine avec les tentatives de prises d’otages, de criminalité, les attaques terroristes.

Si jamais le kung-fu wush arrivait à prendre pied dans la sous-région, ce sera la région la plus pacifique d’Afrique et du monde entier.

Propos recueillis par Boukari OUEDRAOGO

Burkina24

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